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Train jaune




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Situation et accès

Le petit train jaune est une liaison ferroviaire reliant Villefranche de Conflent à Latour de Carol. Véritable cordon ombilical liant la plaine du Roussillon à la Cerdagne, ce train à aujourd'hui essentiellement une vocation touristique, bien que nombre de catalans s'en servent pour monter aux stations de ski. Elle détient un record : c'est la ligne ferroviaire régulière la plus haute du monde, elle culmine à 1500m.


Coordonnées GPS : 2.1410938420 N, 42.5043404300 E.


De quoi s'agit-il ?

Ah, le train jaune ! Toute une institution, en Catalogne !

Véritable ligne SNCF, le train jaune est un TER reliant les gares de Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol en passant par La Cabanasse et Bolquère, entre autres. Mais si on est là dans un train qui a réellement une utilisation pratique, souvent quotidienne, par une partie de la population, c'est aussi un train touristique typique de la Catalogne Nord. Il faut dire qu'il traverse les magnifiques paysages de la vallée de la Têt, passant sur plusieurs œuvres d'art dont deux sont particulièrement impressionnants : La pont Gisclard et le pont Séjourné.



Alimentation électrique

Le train jaune a une autre particularité : Son alimentation électrique. Au début du siècle on ne parlait pas encore d'alimentation électrique par le haut, comme c'est le cas pour les TGV par exemple. En fait la plupart des motrices fonctionnaient au diésel, celles électriques faisaient donc l'objet de recherche pour connaître la meilleur solution. Finalement les ingénieurs ont choisi d'installer un troisième rail d'alimentation électrique, la motrice possédant un sabot en perpétuel contact avec ce rail. Pour subvenir à ses besoins on a dû construire plusieurs centrales électriques tout au long de la voie. La plupart de ces centrales appartiennent désormais à EDF, elles créent de l'énergie électrique "propre", à base d'énergies renouvelables : des conduites forcées, des barrages sur la Têt, mais surtout le fameux barrage des Bouillouses. Il s'agit d'une construction dédiée initialement uniquement au train jaune qui a une capacité de production de 200 000 000 Kw/h. De nos jours le train n'en consomme de 2 000 000 Kw/h, le reste étant réinjecté dans le réseau normal d'EDF.

On le voit bien, l'alimentation électrique du train jaune est directement lié à la gestion de l'eau en haut-Conflent. C'est la raison pour laquelle les ingénieurs firent construire différents bassins de rétention dont le but nous échappent parfois de nos jours. L'exemple du bassin de l'Ous est représentatif, entre La Llagonne et Sauto.


Anecdotes

Sur tout le trajet, le train jaune roule à une moyenne de 30kms/h. Cette ligne à pour particularité d'avoir la plus haute gare d'Europe : Bolquère, située à 1952 m d'altitude.


Les gares desservies

Le petit train jaune est un TER, Train Express Régional. Si le mot express peut faire sourire, il n'en reste pas moins qu'il est un lien entre la plaine et la Cerdagne, lien touristique mais aussi utilitaire. Les gares desservies, au départ de Villefranche, sont les suivantes :

Pour les horaires, merci de vous reporter sur le site de la SNCF.



Histoire

L'histoire de ce train commence en 1903 avec la promulgation de la loi autorisant la compagnie du Midi à construire une ligne Villefranche de Conflent - Mont Louis. Les premiers coups de pioche eurent lieu dans la foulée, en 1903/1904. Le financement fut assuré en partie par le Conseil Général de l'époque à auteur de 5000 francs-or par kilomètre. L'ouverture de ce tronçon eut lieu en 1910. Puis les travaux se poursuivirent et 28 juin 1911 on put inaugurer la partie Mont Louis - Bourg-Madame. La guerre de 1914/18 ralenti les travaux, le dernier tronçon Bourg-Madame - Latour de Carol ne put ouvrir qu'en août 1927. Latour de Carol est le terminus du petit train jaune.

Cette ligne ferroviaire eut une très grande importance jusque dans les années 1960. A partir de cette époque le développement de la voiture individuelle et l'amélioration des routes, surtout de la RN116 dans notre cas, commença à menacer le train de fermeture. En 1968, 17 lignes de chemins de fer sont menacés de fermeture, dont celle du train jaune. Puis dans les années 70 et 80, la ligne est encore menacée pour cause de non-rentabilité, mais elle fut sauvée régulièrement par les cheminots eux-mêmes, les élus locaux et les usagers. Finalement le train jaune redevient peu à peu rentable en devenant touristique, et en 2004 la vocation touristique est marquée définitivement par l'arrivée des nouvelles rames à grandes vitres. Aujourd'hui ce train transporte 400 000 personnes par an.

Techniquement la ligne est une prouesse : sur à peine 60kms, les ingénieurs ont conçu 650 ouvrages d'art, dont 19 tunnels et deux ponts tout à fait remarquable dans la mesure où ils traversent la vallée de la Têt de part en part : le pont Séjourné et le pont Gisclard. Le pont Séjourné (du nom de l'ingénieur Paul Séjourné, 1851-1939) est un viaduc en pierre long de 217m et culmine à 65m au dessus de la Têt. Impossible de la rater lorsqu'on prend la route de Cerdagne, on est obligé de passer dessous. Le pont Gisclard, lui, est un pont suspendu tout aussi impressionnant, quoi que plus discret. Il porte le nom d'un autre ingénieur, également concepteur de la ligne, qui mourut dans de dramatiques circonstances le 31 octobre 1909.


L'accident du pont Gisclard

Ce jour là le pont suspendu était l'objet de tests en grandeur nature. Nous étions en fin d'automne, et en cette saison dans le haut-Conflent le froid était glacial. Il avait gelé durant la nuit et une pellicule de givre s'était formé sur les rails. La motrice se lança lentement sur le pont chargé de différents ingénieurs et ouvriers en charge de vérifier le comportement de la motrice sur le pont. Au premier freinage, la motrice se mit à glisser sur le givre, empêchant son arrêt. Lentement d'abord, puis de plus en plus vite elle se mit à glisser sur les rails, traversant le pont suspendu. Elle prit tant bien que mal le premier virage mais se mit à tanguer. Finalement elle se coucha contre la roche. Le choc fut violent, il ne laissa aucune chance aux passagers qui furent projetés à l'extérieur. Cet accident resta dans la mémoire collective des catalans et il est encore assez fréquent qu'on vous la raconte à bord même du train jaune, de préférence au passage du pont Gisclard.




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