Villefranche-de-Conflent
Description
Photos
Situation et accès
Patrimoine
Histoire
Population
Etymologie
Héraldique
On a l'habitude de dire que Villefranche est une très jolie ville, et il faut bien reconnaître que c'est vrai. Située dans une vallée étroite la ville a
été construite à l'intérieur des lourds remparts qui en font le tour, remparts parfaitement conservés et entretenus. L'église St Jacques qui longe la place
principale est tout aussi bien entretenue. Il y a deux longues rues reliées par quelques rares ruelles transversales. Les maisons sont très belles pour la
plupart, il y a de nombreux détails architecturaux qui donnent à l'ensemble un cachet d'authenticité. L'absence des voitures dans la ville participe à un
sentiment de plénitude (Les rues sont très étroites, les voitures n'entrent qui si nécessaire)
Une grande partie des maisons a été transformée en commerces, c'est une caractéristique de Villefranche. Il y a beaucoup de magasins de souvenirs, de
tissus, et de poteries. A voir en particulier le potier près de la porte d'Espagne, il a un grand espace et fabrique les objets devant vous. Villefranche
est également connu pour ses sorcières (les bruixes, qui se prononcent "Broutchess").
Comme Villefranche se trouve à la moitié de la route pour relier Perpignan et la
Cerdagne c'est un arrêt intéressant pour se dégourdir les jambes. Il y a de grands parkings, parfois hélas
complets aux jours de pointe, à un tarif tout à fait acceptable (2€ la journée, en 2013) Je ne saurai que trop vous conseiller de faire l'arrêt, ne serait-ce
que pour se balader, mais si vous pouvez en profiter pour visiter les remparts, les grottes ou le fort, ce n'est que mieux car ça vaut le coup.
Photos
Villefranche-de-Conflent
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Situation et accès
Villefranche-de-Conflent est une ville entourée de lourds remparts lui donnant un aspect moyen-âgeux. Elle est située au centre du département
des Pyrénées-Orientales. Pour se rendre sur place il suffit, au départ de Perpignan, de prendre la Nationale 116 en
direction de l'Andorre. Villefranche se trouve peu de temps après Prades, au moment où la vallée se rétrécit.
Il faut approximativement trois quarts d'heure pour se rendre sur place.
Coordonnées GPS : 2.3673406860 N, 42.5870983100 E.
Patrimoine, curiosités à voir sur place
Le patrimoine de Villefranche-de-Conflent est très riche, c'est d'ailleurs une conséquence de l'importance historique de la ville au cours des années. On distingue des
éléments militaires comme les remparts, le fameux fort Liberia, sur les hauteurs de la ville, ou la redoute d'En Bullas,
un petit édifice d'artillerie légère destiné à protéger des personnalités en cas de retraite. Il est au sommet d'un pic, sur la gauche, avant d'arriver sur la vieille-ville.
Sinon dans les environs, au sommet du pic au Sud de la ville il y a les tours de Badabanys, deux tours de surveillance datant des rois de Majorque et
équipées de citernes.
Côté religieux Villefranche héberge une église paroissiale dédiée à St Jacques, et quelques chapelles plus ou moins éparpillées sur le territoire :
St André de Belloc, dans les montagnes au Nord, St Etienne de Campilles, légèrement plus à l'Ouest, ou
l'ermitage Notre Dame de Vie, accrochée à la falaise juste au-dessus des remparts. Il y a aussi plusieurs oratoires également éparpillés,
et plusieurs croix, certaines réunies le long du chemin de croix de Notre-Dame de Vie.
La vieille-ville possède deux portes militaires remarquables, les fameuses portes de France et d'Espagne, nommées d'après leurs orientations, quelques
oratoires et statues diverses, le portalet, c'est une porte d'accès aux remparts en arc très élargi, et un beffroi
particulièrement caractéristique. Enfin il faut citer les nombreuses façades de maisons individuelles, en particulier celles de la rue St Jean dont 19 d'entre elles sont
inscrits monuments historiques (XIIe, XIIIe et XIVe siècle), l'hôpital du XIIIe, également inscrit, l'ancienne hôtel de ville, un bâtiment communal comportant des enfeu de
l'ancien cimetière, la "maison Antée", la "maison Deixonne", et le pont St Pierre, du XIIIe siècle.
Signalons aussi la présence à Villefranche d'un canal d'irrigation particulier, le canal d'Enconomary. Ce canal a ceci d'intéressant qui a été créé dans les années 1200 par les frères du cloître des Fransciscains pour faire tourner le moulin à farine du jardin Martin, au pied du pont du Faubourg. Il prend l'eau de la Têt au Mas de l'Astourg, avec des ramifications et prolongements faits au XIXe et XXe siècles qui alimentent l'usine "Keller et Leleu" et la SNCF. Il fait 4Kms de long.
L'église St Jacques
L'église St Jacques
Religieusement, la ville est caractérisée par son église paroissiale très intéressante. Elle est dédiée à St Jacques. Datant de 1095, lors de la fondation de la ville, elle est constituée d'une premier édifice à nef unique dont la particularité est le portail sculpté du XIIe. Elle sera remaniée au XIIIe siècle par l'adjonction d'une seconde nef.
En savoir plus sur l'église St Jacques.
St André de Belloc
St André de Belloc
St André de Belloc (Bel-loc, c'est à dire Beau lieu) est le siège d'une paroisse désaffectée citée en 1217. Il s'agissait à cette époque d'une dépendance de la collégiale de Ste Marie de Corneilla-de-Conflent. L'édifice existe toujours de nos jours, elle a un style roman catalan classique, c'est à dire qu'elle est composée d'une nef unique et d'une abside semi-circulaire. Sa voûte, effondrée, à été remplacée par une charpente en bois. Pour être exact, cette chapelle se trouve à la limite entre Ria et Villefranche-de-Conflent, plutôt du côté de Villefranche, au Nord de la ville.
St Etienne de Campilles
L'église St Etienne de Campilles
Campilles est de nos jours une simple chapelle entourée de ruines, pour qui se donne la peine de les trouver. Cité dans les texte dès l'an 906, soit moins d'un siècle après la récupération du territoire par les descendants de Charlemagne, elle est d'origine romane et dispose d'une voûte en berceau à nef unique. Son chevet est plat, contrairement à la plupart des église de construction plus tardive, qui ont un chevet en hémicycle.
En savoir plus sur Campilles.
L'ermitage Notre Dame de Vie
L'ermitage Notre Dame de Vie
Il s'agit d'un un ermitage géographiquement situé plein Ouest par rapport à Villefranche, il est accrochée à la montagne. Jusqu'au XVIIIe siècle il était nommé Notre Dame de la Roca. Il devient en 1225 le siège d'un prieuré, prieuré supprimé en 1342 et remplacé par cet ermitage. Passé à l'état de ruine, il fut restauré au XVIIe siècle au moment de l'essor des ermitages catalans. Architecturalement, il s'agit d'un édifice en plan en rectangulaire, sans chœur apparent. A noter que le bâtiment de l'ancien prieuré est juxtaposé l'église.
En savoir plus sur l'ermitage Notre Dame de Vie.
Les remparts
Les remparts de Villefranche-de-Conflent
Militairement, on ne peux pas passer à côté des fameux remparts, qui encerclent la ville et la défendent. Ils sont percés de la fameuse porte de France, construite en 1783, et de la porte d'Espagne (1791). La tour du Diable, elle, est médiévale (1454).
Fort Libéria
Le fort Libéria
La ville était également défendue par le Fort Libéria, situé sur les hauteurs, en aval. Il est construit sur une pente raide, à flanc de montagne. Il comporte trois niveaux, dont un quart a été ajouté ultérieurement à l'extrémité inférieure. La partie supérieure du fort est séparée du reste par un profond fossé équipé d'une galerie de contre-escarpe. Il faut noter l'absence de glacis, dû au relief trop escarpé.
Ce fort fut donc construit entre 1681 et 1683, puis doté d'une petite garnison et de quelques pièces d'artillerie. Fortifié sous Napoléon III entre 1850 et 1856, il fut abandonné au XIXe siècle, puis déclassé et racheté par un particulier qui en fit... une maison de retraite pour marins !
De nos jours ce fort se visite, et sa visite est fortement conseillé d'ailleurs car le fort est dans un très bon état de conservation. De plus il présente des copies de son armement et donne une bonne idée de la vie que pouvait avoir les occupants au XIXe siècle. Et si vous avez des enfants, le long escalier souterrain reliant la ville à la cour du fort est fantastique !
En savoir plus sur le fort Libéria.
Les grottes des Canalettes
Grottes des Canalettes
Sinon, d'un point de vue géologique le territoire de Villefranche accueille les fameuses grottes des Canalettes, un ensemble karstique de 10Kms de long qui s'étale sous le massif calcaire de Fuilla.
En savoir plus sur les grottes des Canalettes.
La redoute d'En Bullas
La redoute d'En Bullas
La redoute d'En Bullas est un ouvrage d'art militaire servant à protéger la vallée de la Tet au niveau de Villefranche-de-Conflent. Il est sur la gauche de la route en montant vers la Cerdagne, au sommet de la montagne qui précède la ville. Le texte ci-dessous est issu du panneau explicatif qui se trouve sur place.
Construit sur le sommet d'une butte sur le plateau d'En Bullas, emplacemlent judicieusement choisi, le fortin s'opposait à toute attaque empruntant l'antique chemin de Ria-Sirach et permettait d'atteindre un objectif de ce côté de la Tet (Objectif hors de portée du fort Liberia et des fortifications de Villefranche) Cette réalisation s'inscrit dans un programme d'ensemble consistant à exploiter les ressources du relief et à tirer parti de la mobilité nouvelle de l'artillerie légère de montagne, tractée par des chevaux ou des mulets.
Sur le plateau d'En Bullas, le dispositif comprend la piste d'accès depuis Villefranche, la citerne de la Font de la Perdiu (à découvrir à proximité) pour assurer le ravitaillement en eau des hommes et des bêtes de trait et la redoute.
Il s'agit en fait d'une batterie destinée à abriter en cas de conflit quelques pièces d'artillerie légère et leurs accessoires, sans occupation permanente. Constituée en tout et pour tout d'une petite casemate centrale, celle-ci entourée d'une petite place d'arme à peu près circulaire, entourée d'un parapet de tir, d'un fossé et d'un talus de contre escape, le tout en pierre sèche.
Le style de la construction très rustique permet de la situer dans le second tiers du XIXe siècle.
Les tours de Badabanys
Les tours de Badabanys
Ces sont deux tours de surveillance situées sur la montagne en face de Villefranche, au Sud. Véritables ouvrages d'art militaire, elles sont de nos jours ruinées mais leurs restes ont parfaitement été mis en valeur.
En savoir plus sur les tours de Badabanys.
Le train jaune
Le train jaune
Le petit train jaune est une liaison ferroviaire reliant Villefranche de Conflent à Latour de Carol. Véritable cordon ombilical liant la plaine du Roussillon à la Cerdagne, ce train à aujourd'hui essentiellement une vocation touristique, bien que nombre de catalans s'en servent pour monter aux stations de ski.
En savoir plus sur le petit train jaune.
Histoire
Préhistoire
Le site de Villefranche est avant tout un site préhistorique, comme en témoignent les très célèbres grottes d'En Gorner, des Canalettes et
la Cova Bastera. Cette dernière a une double particularité. Tout d'abord, aux alentours de -12 000 ans, elle a servi de support à des hommes
préhistoriques pour des dessins faits à la peinture rouge. Hélas, ces dessins n'ont rien de comparables avec ceux contemporains de la grotte
de Lascaux. Deuxième particularité, la grotte sera fortifiée par Vauban durant le XVIIe siècle.
Origine de la ville
La ville de Villefranche de Conflent fut créée en 1095 par Guillaume-Raymond, comte de Cerdagne,
petit-fils du comte Guifred, le fondateur de Saint Martin du Canigou. On lui adjoint un
commandement militaire, car sa situation encaissée lui permettait de barrer la route de la Cerdagne aux invasions toujours menaçantes des sarrasins.
Déjà à l'époque le système défensif avait été étudié, la ville était surveillée par un système de tours et surtout doté d'un épais rempart.
Villefranche durant le Moyen-Age
En 1117 par le jeu des héritages, le Conflent et la
Cerdagne passent aux mains des Comtes de Barcelone, dont le dernier devient roi d'Aragon. Cette
année-là la ville reçoit le siège de la Viguerie et le Tribunal. En 1263 le roi ordonna la construction de 3 ponts de façon à faciliter l'accès
à la ville. Les années qui suivirent marquent l'apogée de la ville.
Les remparts ont été consolidés par les souverains aragonais, puis un peu plus tard par Ferdinand V roi d'Espagne. L'histoire de
Villefranche de Conflent bascule en 1344. Jacques III de Majorque, maître du Roussillon, du Conflent et de la Cerdagne (ces trois régions étaient
incluses dans le royaume de Majorque) se fait ravir son royaume par Pierre IV d'Aragon son rival. Le Conflent est alors remis sous gouvernement
aragonais. Mais sans abdiquer pour autant, Jacques III remonte une armée et traverse le Conflent, tentant de renverser les villes perdues. Il faut
dire que Villefranche, tout comme les autres villages, était en faveur de Jacques III qui les années auparavant leur avait laissé une grande
liberté. La ville s'ouvrit donc à son ancien roi, mais ce fut de courte durée : Défait à nouveau, Jacques III s'enfuit en France. Les villes
repassèrent sous le contrôle de Pierre IV qui réprimanda fortement la population.
En 1377 un autre évènement survint. L'infant Jacques, prétendant à la couronne d'Aragon monte une expédition contre le Roussillon et remonte
la vallée de la Têt. Là encore Villefranche accueille à bras ouvert ce nouveau conquérant, la population laissant tomber la faible garnison du
roi d'Aragon présente dans les enceintes.
Une nouvelle bataille livrée le 5 juillet 1654 se conclue par la reprise de la ville par les français. La population, hostile aux français comme
la plupart des villages de la région, n'a pas accepté sa condition. Il y eu successivement la révolte des Miquelets, puis la Conspiration de
Villefranche (en 1674) qui ralluma la guerre en Catalogne et amène Vauban à fortifier la
région. Ce fut à cette occasion que fut construit le Fort Libéria. Mais l'insurrection fut de courte
durée également et Bernard de So, comte de Conat et le plus puissant des seigneurs locaux eu pour charge de punir cette
ville deux fois rebelle.
La période révolutionnaire fut assez violente à Villefranche. Il faut savoir que la ville hébergeait deux édifices religieux important, construits
à l'époque romane : le couvent St François et le campo santo St Paul (un campo santo, "champ saint" en français, était un cimetière particulier dont
un seul exemplaire nous est parvenu : celui de Perpignan) A l'occasion de la révolution ces deux bâtiments
furent détruits, et les pierres furent disséminées un peu partout dans la ville. Ainsi des travaux récents dans la cour de l'ancien hôpital militaire
permirent de trouver un chapiteau et une base de colonne, réutilisés sur des portes cochères
Durant la guerre franco-espagnole de 1793, la ville fut conquise par l'Espagne, mais pour quelques jours seulement. La ville perdit son
importance au XVIIIe siècle et son déclin fut accéléré par le transfert de la viguerie à Prades en 1773. Au début du siècle, Villefranche était un
village relativement petit. Il était enclavé dans le creux de la vallée de la Têt et servait de villages de repos aux voyageurs allant de la
Cerdagne à la plaine. Afin de désenclaver la Cerdagne, il fut décidé de construire un train reliant Villefranche à
Latour-de-Carol. La gare de Villefranche de ce que l'on appela par la suite le
petit train jaune fut construite en 1904, elle fut l'une des premières a être bâtie. Les moyens de
transport allant croissant, la route menant en Cerdagne fut construite vers la fin du XIXe siècle. Cette route, dangereuse, était le siège de
nombreux accident. Villefranche garde le souvenir de celui de la diligence du 11 septembre 1907, qui versa dans la Têt à hauteur de la ville,
mais sans qu'il y eu beaucoup de blessés heureusement.
Population
Voici l'évolution de la population depuis le XIVe siècle.
Années |
Habitants |
1355 |
341 |
1359 |
411 |
1365-70 |
341 |
1378 |
171 |
1417 |
171 |
1424 |
127 |
1470-90 |
64 |
1515 |
69 |
1553 |
66 |
1700 |
143 |
Etymologie
Villefranche signifie qu'il s'agit d'une ville "franche", dont l'explication est donné ci-dessus. Le Conflent, c'est bien sûr la région dans laquelle se trouve la ville.
Héraldique
Expression héraldique
d'azur à l'étoile de huit rais d'
argent,
accostée de deux tours du même, soutenue d'une devise ondée aussi d'argent, surmontée
d'un écusson du même chargé de trois fleurs de lys
cousues d'
or, l'écusson bordé du même et surmonté d'une couronne royale fermée aussi d'or, le
grand écu à la bordure d'argent chargée de la devise VILLA FRANCA DE CONFLENT en lettres capitales de
gueules.
Description
L'expression héraldique énoncée ci-dessus ne correspond pas tout à fait à la représentation qui est faite ci-dessus, même si elle y ressemble grandement.
Voyons les différences en étudiant plus précisément ce qui y dit.
Cette description commence par "D'azur", la couleur bleu en héraldique. Le blason a une étoile de 8 rais (et pas 6, comme sur le dessin) "d'argent" (nom
de la couleur blanche). L'étoile est "accostée" de deux tours (les tours sont "à côté", de part et d'autre) "du même" signifie "de la même couleur que
l'élément décrit précédemment, ici le blanc. La devise ondée est la représentation de la rivière. Elle est "soutenue" car "au-dessous" de l'étoile centrale.
L'ondée est aussi d'argent, donc blanche. L'étoile est également "surmontée" (donc "au-dessous") d'un écusson "chargé" (contenant) de 3 fleurs de lys
"cousues d'or" (jaunes), l'écusson étant "bordé" "du même", donc son contour est de la même couleur, c'est à dire jaune. Il est surmonté de la couronne
royale jaune également. La description revient ensuite sur le grand écu qui est "chargé" (qui contient) une devise en lettres "de gueules" (rouge)
Explications
Le blason de Villefranche de Conflent reprend la symbolique militaire propre à la ville avec l'apposition de deux tours et d'un soleil à six branches,
le tout au dessus d'une rivière (la Têt). Le blason catalan au dessus marque son indéfectible attachement à la Catalogne, qui ne fut jamais brisé tout au
long de l'histoire. Au dessous du blason se trouve les mot "Non Commovebitur".