Nyer
Description
Photos
Situation et accès
Patrimoine
Histoire
Etymologie
Héraldique
Nyer est un village assez petit. Plus peuplé de ses voisines Souanyas ou Marians, il l'est
moins qu'Olette. Ce qui marque en premier en arrivant à Nyer, c'est le calme et la beauté de l'environnement. Nous sommes
au fond d'une vallée forestière relativement étroite, vallée qui n'a pas d'autre accès, ce qui rend la circulation routière faible.
Le village lui-même est centré sur son église romane (superbe). Les rues sont très étroites, assez sombres parfois, et souvent en pente. Il est
impossible de circuler en voiture dans le cœur du village, tout déplacement se fait à pied. Mis à part l'église, seule la mairie est au centre. Les
autres bâtiments publics sont plutôt à l'extérieur du cœur de ville, comme l'aire de pique nique, en bas dans la vallée, ou le bâtiment de la réserve
naturelle, sur la route du château. En parlant du château, il faut savoir qu'il y a à Nyer deux châteaux. L'ancien, que l'on qualifie de médiéval,
est au sommet d'un piton rocheux, à quelques kilomètres de là. Il faut prendre un chemin de randonnée pour y aller. L'autre, que l'on nomme
renaissance, est au dessus du village, on y accède par un simple escalier. De nos jours il a été transformé en restaurant.
Globalement si je devais noter ce village il aurait indéniablement une bonne note. Calme, avec un bel environnement, les maisons du centre ne sont
certes pas toutes refaites mais l'ensemble est cohérent, esthétiquement parlant, on ne tombe pas sur des maisons en ruine ou faites de rafistolage
permanent, comme c'est hélas parfois le cas. Tout ce qui est public est fort bien réalisé, de la fontaine au trompe l'œil de la mine des Escoumes.
Et en bonus, le magnifique château apporte le patrimoine d'envergure régional qu'il mérite bien, et qui est complété par l'église et le second château.
Réserve naturelle de Nyer
Avec 2200 hectares de nature préservée, la réserve naturelle régionale de Nyer, propriété départementale, recèle une étonnante diversité biologique.
Les formations forestières et les falaises constituent l'un des principaux intérêts de ce site protégé, comme en témoignent l'Androsace de Vandel et
l'Epipoggon sans feuille, ces plantes protégées abritées par les gorges de Nyer. Dans cet espace peuplé d'isards et de chats sauvages, l'énigmatique
Desman des Pyrénées trouve refuge. Les chauves souris sont également à l'honneur : le réserve naturelle compte plus de la moitié des espèces présentes
en Europe ! Le très rare Gypaète barbu, accompagné de l'Aigle royal et du faucon pèlerin, côtoient un étonnant champion de l'escalade, le Tichodrome
échelette. Dans la forêt, les vieux arbres font la joie des chouettes de Tengmalm et pics noirs.
Le rôle de la réserve naturelle régionale est d'étudier, protéger et gérer toutes les richesses naturelles en accord avec les activités
traditionnelles comme l'élevage extensif. A l'image des nombreuses feixes et constructions en pierre sèche que la réserve naturelle restaure, cette
montagne est l'héritage du travail de nos ancêtres.
Photos
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Situation et accès
Nyer est un village du Conflent, sur le versant Sud de la vallée de la Têt. Pour s'y rendre, il faut, au départ de Perpignan, prendre la Nationale 116 en direction de l'Andorre. Peu après Olette une route bifurque vers Nyer / Souanyas / Marians. D'ici il ne reste plus que dix minutes de route pour y arriver.
Coordonnées GPS : 2.2762810760 N, 42.5330355100 E.
Patrimoine, curiosités à voir sur place
Les deux Châteaux de Nyer
Le château des barons de Nyer se trouvait à 2Kms du village, le long de la rivière encaissée dont les rives jouxtaient la muraille. L'enceinte fortifiée carrée de 10m de côté était flanquée au Nord-Est d'une tour elle aussi carrée dont les fondations abritaient une petite église souterraine, Notre Dame de Laroque. Ce château fut la résidence des barons de Nyer pendant tout le XVIe siècle. Il s'agissait du château initial, dont une gravure le reproduit ci-contre.
A la fin du XVe siècle un second château fut élevé, celui là même que l'on voit dominant le village. Il est l'œuvre de Jean de Banyuls, et son style est radicalement différent.
Eglise paroissiale St Jacques
Durant le XIIe siècle une relative paix s'était instaurée. Les habitants avaient moins besoin de la proximité rassurante du château. De plus, les terres agricoles étaient à une certaine distance du château, ce qui les obligeaient à parcourir tous les jours de grandes distances. C'est donc tout naturellement que la population s'installa un peu plus loin, dans un site plus pratique pour eux. Ils y édifièrent une autre église, elle aussi dédiée à St Jacques, qui est de nos jours l'église paroissiale du village. Celle-ci, attestée en 1163, est aujourd'hui classée aux Monuments Historiques.
Il s'agit d'un édifice à nef unique, couvert d'une voûte en berceau sous des arcs doubleaux. Elle est terminée par une abside semi-circulaire et son clocher est carré (Le clocher est récent, il a été construit au XIXe siècle). On y a ajouté des chapelles latérales ultérieurement. Son portail est en marbre blanc à 3 voussures, il est décoré de dents d'engrenage. St Jacques contient d'intéressants retables peints avec des statues de St Côme et St Damien (XVIe), St Roch (XVIIe), ainsi que deux Vierges du XIIIe et XVIIe siècle. Celle du XIIIe provient de l'église d'En.
Notre Dame de Vie
Ce n'est qu'au XVIIe siècle que la chapelle castrale connu un deuxième souffle à travers la pratique de l'érémitisme. Tout comme bon nombre d'autres édifices religieux abandonnés, St Jacques fut reconstruit à partir de 1690 et jusqu'en 1722 dans un style plus moderne en s'adossant sur l'ancienne tour quadrangulaire du château de Nyer, son unique vestige. Pour l'occasion elle sera rebaptisée Notre Dame de Vie. Elle est caractérisée par un portail de style gothique, et elle contient un retable du début du XVIIe siècle. (Notre Dame de Vie devrait être en restauration prochainement)
On nomme aussi cet ermitage "Nostra Senyora de la Roca d'Anyer". Il est sur un site en pente, assez dangereux. C'est une toute petite chapelle, avec un clocheton à arc unique, et une Vierge à l'enfant en bois polychrome aux couleurs vives.
Au XVIIIe siècle une troisième chapelle fait son apparition à Nyer. Elle est dédiée à la Ste Famille et provient directement de la volonté de François de Banyuls, seigneur de Nyer. En 1732 l'évêque d'Elne lui donne la possibilité d'y faire célébrer la messe. De nos jours cette chapelle existe toujours sous le vocable "chapelle St Jacques". Elle se trouve à l'entrée du village, entre deux maisons. Elle honore les pèlerins allant à Compostelle.
Autres
Le village possède quelques anciennes maisons du XVIe siècle, et de façon plus anecdotique, d'un lavoir.
Le château de Nyer
Le château de Nyer
Le château de Nyer est doté de deux tours rondes et crènelées, et à une forme rectangulaire assez classique. Son élément décoratif le plus intéressant est un superbe balcon ouvragé, mais chaque fenêtre, chaque ouverture est d'une grande finesse. Il faut aussi noter son environnement boisé, magnifique. De nos jours ce château a été reconverti en restaurant haut de gamme, il dispose d'une magnifique terrasse ouverte sur la vallée.
En savoir plus sur le château.
Le château de Cérola
Le château de Cérola
Le château de Cérola n'existe plus de nos jours, il s'agit d'une ancienne place-forte des IXe au XIVe siècle qui eut une grande importance dans l'histoire des Pyrénées-Orientales. Elle se trouvait au sommet d'un piton rocheux, au dessus du défilé des Graüs, à Thuès-entre-Valls.
En savoir plus sur le château de Cérola.
Le hameau d'En
Le hameau d'En
Le hameau de En est tout en haut de la colline bordant Nyer. C'est de nos jours un lieu dédié à l'égriculture, mais autrefois il y avait un vrai village ici. Ce qui marque vraiment, c'est la présence de l'église d'autrefois, aujourd'hui simple chapelle. Elle est romane et a conservée ses caractéristiques d'époque.
En savoir plus sur le hameau de En.
Histoire
De la préhistoire à l'ère chrétienne
Nyer n'a pas conservé de vestiges de la lointaine époque préhistorique, mais nul doute toutefois que le site ait été habité par nos ancêtres,
ces collines étant ni trop élevées, ni trop basses. Les premiers habitants de la région furent envahis durant les millénaires précédents notre
ère par les ibéro-ligures, puis vers -500 par les celtes et enfin les romains (conquête en -121). A la chute de l'empire romain, ni les
wisigoths (412), ni les sarrasins (735) n'ont laissé de traces sur le site. Il faut dire que ces deux peuples n'ont quasiment pas bâtis et
leurs restes sont très rares.
Le dispositif militaire carolingien
Il faudra donc attendre l'arrivée des carolingiens en 811 pour que naisse le système féodal. Les soldats de Charlemagne ayant conquis le
territoire, ils firent venir des moines, la plupart du temps de l'empire sarrasin au Sud, pour bâtir des grandes abbayes qui, au fil du temps,
essaimèrent des chapelles un peu partout dans la région.
Le village de Nyer tel que nous le connaissons apparaît au XIe siècle sous la forme d'un château : le château de Ca Rocha, ou château de la
Roca d'Anyer. Il semble que cet emplacement ait accueilli précédemment une construction militaire wisigothique sur laquelle il aurait pu être
construit, mais ce n'est pas confirmé. Comme tous les châteaux du haut Moyen-âge, il incorporait une chapelle (dite castrale) et les habitants
s'étaient réunis tout autour, recherchant sa protection. Construit à proximité de profonds ravins, il était difficilement prenable.
Le château de Ca Rocha est cité à nouveau en 1276, puis en 1304, lorsque le roi Jacques 1er de Majorque donnait à "Mossem Guillem ça Rocha"
la juridiction civile du château de Laroque ("La Roche", donc "Ca Rocha"), des lieux de Porcinyans et d'Anyer (Nyer) à l'exception des justice
du mère et mixte empire. Ce grand homme fut fidèle à Jacques II de Majorque, ce qui lui valu la perte de sa baronnie lors de la reconquête de
la région par le royaume d'Aragon. Toutefois il retrouva en 1354 la possession du château de Ca Rocha avec les justices de Porcinyans et de Nyer.
La Baronnie de Nyer
La baronnie de Nyer, qui relevait de la vicomté du Conflent, appartenait au haut Moyen-âge
à la famille de Ca Rocha. Vers 1375 une fille de cette famille s'est mariée avec Raymond IV, un membre de la très puissante
Famille de Banyuls, en lui apportant en dot la baronnie de Nyer.
La baronnie passa ensuite à la famille de Banyuls. En 1378 suite à la mort de son neveu, Dalmau de Banyuls eut à reconnaître les fiefs de Ca
Rocha, Porcinyans et Anyer, qui lui échu. Cette famille conserva la baronnie de Nyer jusqu'à la révolution. Les différents barons de Nyer furent,
d'en l'ordre chronologique : Jean de Banyuls, Jean-François de Banyuls, Thomas, François, Thomas, Charles, François, Joseph, et Raymond.
A la veille de la révolution, le baron de Nyer n'était plus qu'un riche propriétaire terrien. Il possédait les titres de noblesse, quelques
droits mais les usages avaient abolis naturellement une grande partie de son autorité, le royaume de France lui aussi récupéré les droits de justice.
Ruiné par la perte du château et des revenus féodaux, le baron de Nyer s'enfuit à Barcelone le 26 juin 1791 avec quelques autres membres de la
famille. Le château fut vendu à Mr Roger, de Prades, puis échangé le 3 mars 1839 contre le le prieuré de Corneilla, acheté par Mr Escanyé.
Ce Mr Escanyé ne put faire survivre un si important domaine composé du château, mais aussi des forges de Nyer et Thuès
qu'ils possédaient avec, il dut vendre à Mr Hippolyte Dussard le "domaine de Nyer, château, jardins, forges, moulin, prairies, cours d'eau,
maison d'habitation et emplacement de forges de Thuès, mines de fer, métairie de Porcinyans, terre, bois, forêts et paturages, et généralement
toutes les dépendances sans aucune exception de la terre de Nyer, d'une contenance d'après le cadastre de 2500 hectares, le tout pour un prix de
100 000 francs." Cet homme devait récupérer son bien qu'après la construction d'un canal d'irrigation des terres de Nyer, Escaro,
Souanyas et Marians, canal dont la construction et la charge devait être payé par les arrosant
à hauteur de 281.69 francs par hectare, puis d'un revenu annuel dépendant de la surface à arroser.
Mr Dussard pensait vendre les prairies et les droits d'usage, mais avant que le canal ne fut terminé les communes de Nyer et d'En réclamèrent
ces mêmes droits. La justice trancha, la commune d'En fut débouté et les droits furent déclarés appartenant à la commune de Nyer. On fit un
rabais sur le prix du domaine pour dédommager Mr Dussard. Mais les arrosant n'étaient pas d'accord car ils se retrouvaient à payer la différence
pour un service non encore fourni, ils portèrent l'affaire en justice et gagnèrent. Mr Dussard du prendre à sa charge les frais d'entretien du
canal, il fut obligé rapidement de revendre le château de Nyer, les dépendances de la forge et la métairie de Porcinyans en 1883 à Mr Henri de
Rovira, de Perpignan, issu de la famille de Banyuls de Montferrer.
A la révolution française les paroisses d'En et de Nyer obtinrent le statut de commune. Mais alors que Nyer se stabilisa, En périclita
rapidement et en 1822 elle fut rattachée à Nyer.
Etymologie
Nommé de différentes façons au cours de l'histoire, cette baronnie s'est figé dans son orthographe de "Nyer" assez tard, au XIXe siècle. Mais je n'ai pas
l'explication de ce nom assez particulier.
Héraldique
Expression héraldique
d'argent à trois
fasces de
sable.
Description
Le blason de Nyer est assez simple, il s'exprime en 7 mots seulement. Voyons comment ça s'articule. Exprimée en premier, la couleur indique que nous
ne sommes pas en présence d'un blason scindé, la couleur est sensée être uniforme. Ici, la couleur, c'est le blanc (en héraldique, le blanc se dit "argent").
Une fasce, c'est une bande horizontale et le sable, c'est la couleur noire. Il s'agit donc d'un blason blanc à 3 bandes noires, et pas noir à 4 bandes
blanches.
Explications
Le blason de Nyer reprend les armes de la famille du baron de Nyer, tout simplement.