Canet-en-Roussillon
Description
Photos
Situation et accès
Patrimoine
Histoire
Population
Etymologie
Héraldique
Ah, Canet !
Pour les habitants de la plaine du Roussillon, c'est la station balnéaire de Perpignan, plutôt étendue, avec de belles plages, parfois critiquée pour être la station huppée de la région, là où vont les citadins... Pour les touristes, c'est une station comme les autres, peut-être un peu moins populaire d'Argelès-sur-Mer ou Le Barcarès. Mais tous oublie qu'avant tout, c'est une ville proche de la plage, avec son église, sa place, son château, et ses habitants.
Canet-village comme on aime le raccourcir par ici, c'est rarement une destination en soi, c'est plutôt un endroit où l'on connait un ami, où l'on a sa famille. Parfois, c'est la ville de Saint-Jacques, avec ses festivités propres, ses géants. Mais si on regarde la ville d'un oeil neutre, et que la ville, on constate... et bien qu'elle n'est pas si bien que ça, en comparaison d'autres villes du coin. Bon, attention, il y a bien pire comme endroit où vivre, la ville est quand même pas mal, mais curieusement elle est un peu triste, peu mise en valeur alors qu'on imagine que la station balnéaire rapporte à la ville un assez gros revenu. C'est peut-être plus complexe que ça, mais force est de constater que l'urbanisme de la ville d'Argelès est quand même un peu plus agréable que celle de Canet, à station balnéaire comparable. Pourquoi ce petit grief envers Canet ?
Des aménagements urbains perfectibles
Ce qui marque quand on traverse Canet-en-Roussillon, c'est que c'est une ville banale en terme d'aménagements. On s'attend, avec la présence de la station balnéaire, de jolis rues aux trottoirs impeccables, de mobiliers urbains modernes, de décors peints en trompe l'oeil sur de vieilles maisons refaites, ... Mais non. Les rues du ventre sont à peu près identiques à ce qu'on trouve ailleurs, étroites, courtes mais surtout banales. La rue principale qui traverse la ville et passe devant la mairie et l'église est simple, juste décorée d'un buste de François Cassanyes, natif de la ville. La place de la mairie, qui fait l'arrière de l'église, est le seul endroit vraiment travaillé, avec des plantes, du marbre au sol, des bancs agréables et de la verdure. Mais c'est bien peu tout ça, c'est bien peu. Devant la médiathèque, en plein coeur de ville, un grand parking vient défigurer ce qui aurait pu être un petit parc. Les commerces tout proches nécessitent des parkings, et ils sont là, en plein centre. Effectivement c'est important, mais ça défigure le centre. Et c'est dommage.
Si on s'éloigne un peu dans les lotissements on trouve des maisons individuelles souvent bien sympathiques, entretenues. Les rues sont larges et belles, mais impersonnelles. Rien ne vient vraiment marquer le fait qu'on est dans une des plus grande ville du département, la seconde même en nombre d'habitants. Et en plus, la voie rapide menant à la station traverse de part en part la ville, qui a un côté historique, sur une petite colline, et un côté résidentiel, vers la plaine. On imagine la gène sonore pour les hanitants les plus proches. Enfin, ça, c'est difficile à modifier.
Une vie sociale correcte
Si on faisait des généralités, on pourrait dire que les habitants de Canet sont de deux typologies différentes. D'une part les familles historiquement du village, et d'autres parts des personnes non catalanes venues s'installer dans une des villes les plus connues de la région. Et cette distinction se matérialise lors des festivités locales de façon plus forte qu'au quotidien. En effet, Canet est historiquement une ville importante, son passé est riche et ses traditions se perpétuent grace à la population locale. Les personnes qui arrivent dans la région sont plus éloignées de ça et, même si elles participent et parfois deviennent de grands catalans, peuvent parfois être perçues comme restant extérieures à la catalanité. C'est le rôle des différentes municipaliltés que de s'occuper de cette fracture, ce qu'elles font avec plus ou moins de succès.
Et il faut le reconnaître, Canet héberge un grand nombre d'associations aux buts variés. que ce soit dans la domaine de la culture, très présent, dans celui de l'aide à la personne, du sport ou dans le domaine patriotique, Canet saura proposer à ses habitants ce qu'ils souhaitent. Si les associations sont aussi nombreuses à Canet ce n'est pas que dû au fait qu'il y a plus d'habitants qu'ailleurs, ce n'est pas, du moins, la seule explication. Il y a ici des habitants qui vivent à l'année à la station balnéaire, et m$eme beaucoup plus, proportionnellement, que dans d'autres stations balnéaires. Toutes ces personnes ont développé des associations qui n'auraient pas été créées dans la ville si la station avait été bien plus déserte, l'hiver. Et c'est tant mieux, la vie sociale de la ville s'en trouve grandie.
D'autant plus que la ville a des traditions fortes, avec la présence de géants (ce n'est pas le cas de beaucoup de villes par ici), mais aussi la fameuse fête de la Saint-Jacques (le pélerin, pas le coquillage !) qui se déroule fin juillet. Le feu d'artifice du 14 juillet est particulièrement réputé, et on pourrait continuer la liste très longtemps. La vie sociale à Canet est vraiment intéressante, avec des traditions bien ancrées.
Equipements, infrastructures
Par rapport à sa population la ville de Canet est dotée d'infrastructures classiques. Rien d'extraordinaire, mais le nécessaire. C'est culturellement que la ville est la mieux dotée, peut-être un reflet de la population. En plus de la classique médiathèque, Canet est équipée d'un théâtre, d'une galerie d'art, d'une salle de spectacle, d'une antenne musicale du conservatoire, et même d'un cinéclub. Il y a à Canet une saison culturelle proposée chaque année aux habitants (mais pas que, évidemment). On trouve aussi un arboretum, et ça c'est très bien, ainsi que plusieurs aires de jeux, et bien sûr... le fameux aquarium Oniria, récent et particulièrement intéressant.
Par contre les équipements sportifs sont plutôt faibles. Il y a bien sûr des stades, des terrains de tennis, 3 boulodromes, deux gymnases (dont un glacial qui laisse de mauvais souvenirs), et un skate-park. Il y a d'autres terrains ou aménagements, mais ceux-ci sont plutôt à la plage (terrain de basket, zone de remise en forme au grand air, zone de kite-surf et beach-volley) et ne sont pas vraiment adaptés à la pratique du sport par les habitants, toute l'année.
Pour la jeunesse, la ville possède les équipements classiques, là aussi. C'est bien, d'autres villes n'en font pas autant, proportionnellement à leurs populations. Ici on a un relais d'assistantes maternelles, une crêche, une halte-garderie, plusieurs écoles maternelles et primaires. Les enfants des habitants ont la possibilité d'accèder à une cantine et une garderie extrascolaire. Il y a même un service de bus.
Commerces, vie économique
La vie économique de Canet est intense, il faut le reconnaître. On est ici dans une ville dynamique, avec à la fois beaucoup de commerces et beaucoup d'entreprises, et en plus il s'agit parfois d'entreprises de grande envergure. Les chantiers navals du port apportent pas mal d'activités, et toute l'activité maritime est bien développée à Canet. Mais pas seulement, on y compte plusieurs zones artisanales qui hébergent des entreprisees de taille variée, mais relativement florissante. Pourtant on peu se poser la question de l'emplacement de la ville, limitée à l'Est par la mer et donc moins pratique que d'autres pour rayonner un peu partout dans le département, mais la présence de la voie rapide et la possibilité de longer facilement le littoral aident les entreprises à s'installer ici.
Les commerces sont eux aussi plutôt nombreux à Canet. Ils se voient quand on traverse la ville, au centre. Evidemment la plupart, du moins en nombre, ne sont ouverts que l'été et sont destinés aux estivants, mais c'est loin de provoquer un déséquilibre entre l'été et l'hiver puisque même en hiver, l'activité commerciale de la station se poursuit. Les principaux commerces du centre-ville sont des comemrces de bouche, des services à la personne et des services de santé, mais on y trouve aussi des magasins plus rares en centre-ville, comme des boutiques de vêtements par exemple.
D'une manière générale on peut dire que Canet a une vitalité économique. Un peu dommage que çe ne se voit pas trop dans les aménagements urbains.
Photos
Canet-en-Roussillon
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Situation et accès
Canet-en-Roussillon est une ville située à 2Kms de la plage, sa position géographique en a fait une grande station balnéaire du département des Pyrénées-Orientales. Il s'agit aussi d'une des plus grande ville du département, une des plus peuplées.
Elle se trouve plein Est par rapport à Perpignan, dont elle est distante d'une bonne dizaine de kilomètres. Elle a plusieurs voies d'accès, dont les deux principales sont les deux routes départementales se croisant orthogonalement à Canet, l'une faisant Perpignan-Canet, l'autre Le Barcarès-Argelès. Mais il existe une route menant à St Nazaire, et une autre à Ste Marie.
En savoir plus sur la station balnéaire de Canet.
Coordonnées GPS : 3.0062747220 N, 42.7033480500 E.
Patrimoine, curiosités à voir sur place
Le château de l'Esparrou
Château de l'Esparrou
Le château de l'Esparrou est un château du XIXe siècle construit sur la presqu'île de l'Esparrou, qui s'avance dans l'étang de Canet. Il fut construit par l'architecte Vigo Dorph Petersen, un danois qui travailla beaucoup en Roussillon. Il était l'architecte attitré de la famille Bardou, ceux là même qui commandèrent le château de Valmy (Argelès sur mer), d'Aubiry (Céret), Ducup de St Paul (Perpignan).
En savoir plus sur le château de l'Esparrou.
Le château de Canet
Château de Canet
Le château médiéval de Canet est attesté dès le XIe siècle, c'est à dire très peu de temps après la reconquête franque de la plaine du Roussillon. C'est un château assez bien conservé et surtout bien mis en valeur. On y voit notamment le plus grand et plus joli puits à glace de tout le Roussillon. Ce château se trouve dans la ville de Canet, tout en haut.
En savoir plus sur le château de Canet.
L'étang de Canet
L'étang de Canet
Sinon il faut aussi parler du patrimoine naturel de la ville : L'étang de Canet est une vaste étendue d'eau partagée entre Canet-en-Roussillon et St Nazaire. Siège d'une réserve ornithologique, son écosystème est encore régulièrement étudié car c'est un point de passage d'oiseaux migrateurs. D'ailleurs il y a un point d'observation des oiseaux de l'étang, à St Nazaire. Pour y aller il faut se garer à l'école, près du camping que l'on va longer en s'assurant d'avoir la rivière sur notre gauche. Le chemin suit la rivière jusqu'à son bout, où l'on trouve le poste d'observation ornithologique.
En savoir plus sur l'étang de Canet.
Les cabanes de pêcheurs
Les cabanes de pêcheurs
Apparues bien avant, mais réellement utilisées durant le XIXe siècle, les cabanes de pêcheurs sont un lieu de vie temporaire des pêcheurs locaux pour avoir un abri, à la fois pour eux et pour leurs matériels. Elles étaient fabriquées en sanil, des roseaux fins et solides qu'il fallait renouveller régulièrement.
Il existe plusieurs villages de pêcheurs sur la côte roussillonnaise, celles de Canet-en-Roussillon sont plutôt bien entretenues et parfaitement mises en valeur.
En savoir plus sur les cabanes de pêcheurs.
Saint-Michel-de-Forques
Saint-Michel-de-Forques
Saint-Michel-de-Forques est un site archéologique médiéval situé à l'Ouest de Canet-en-Roussillon, derrière l'arboretum de Canet. C'était un site similaire à Vilarnau. Il s'agissait du lieu d'installation d'une chapelle qui donna naissance à un petit village. Ce dernier a été peu à peu abandonné au fil du temps, et la chapelle devint un ermitage, avant de disparaître complètement.
En savoir plus sur Saint-Michel-de-Forques.
La station balnéaire
La station balnéaire
Station balnéaire des Perpignanais, Canet est aussi l'une des trois grandes stations avec Argelès et le Barcarès. Canet, c'est une grande place accueillant de nombreuses activités estivales, un long fronton de mer, et de belles plages de sable fin. C'est d'ailleurs l'atout principal de Canet, la qualité de son sable. Sinon on est ici dans une station dynamique, jeune, avec beaucoup d'activités nautiques.
En savoir plus sur la station balnéaire.
Histoire
Préhistoire : les champs d'urnes
Canet-en-Roussillon a une origine lointaine. Bien sûr, le fait que le village soit situé en plaine, à proximité de la mer a effacé toutes les traces
d'une éventuelle occupation préhistorique, mais on a les premières traces d'habitats vers -1000. De cette époque, l'âge du bronze, on a sorti de terre
différents objets : des haches, des bijoux, des épées, et surtout pas mal de céramiques.
L'âge du bronze final (700 av. JC), est caractérisé par le fait que les habitants incinéraient les corps, puis les enterraient dans une jarre avec les
restes d'objets usuels du défunt. La multiplication de ces jarres a engendré les champs d'urnes. Canet est riche de deux nécropoles de cette époque. Le
premier est au Mas Bellevue, et il est à présent recouvert d'un lotissement, le deuxième est aux champs des Hospices, et l'autoroute passe dessus. Mais
heureusement les nécropoles ont pu être étudiées.
Les jarres étaient enterrées à 70cm seulement du sol. On peut en conclure que les terrains n'ont guerre évolué depuis deux millénaires, sans quoi elles
auraient surgit d'elles-mêmes beaucoup plus tôt. Chaque nécropole était relativement petite, de l'ordre de 80m2. On a retrouvé également de
nombreux objets placés aux côtés des jarres.
Antiquité
Les romains n'ont pas laissé beaucoup de traces de leur passage à Canet. Nous avons l'assurance que le lieu était habité, mais les fouilles qui ont été
faite au Puig del Baja n'ont pas ramené énormément de preuves de cette occupation. Il a quand même été sorti de terre les ruines de quelques bâtiments :
maisons, citernes, etc.
Pourtant Canet devait être non seulement très peuplé mais aussi très actif : le village était le port de Ruscino, capitale de
l'administration romaine. Ainsi tout ce qui s'échangeait avec les puissances méditerranéennes passaient par Canet - quand ce n'était pas par
Port-Vendres.
Parmi les objets récupérés, certains sont plus récents : ils appartenaient aux Wisigoths, qui occupaient les terres à partir de la chute de Rome, au VIe
et VIIe siècle. Mais comme partout ailleurs, si les reliques funéraires des wisigoths sont relativement fréquents en Roussillon, leur mode de vie au quotidien
nous échappe par manque de traces. L'attaque de Sarrasins et leur occupation au VIIIe siècle n'ont laissé aucune trace à Canet. Aussi est-il normal que Canet
ne réapparaisse que bien plus tard, au moment des rois carolingiens, avec la première mention écrite du village.
Le Haut Moyen-âge
L'histoire du village de Canet tel que nous le connaissons commence durant le XIe siècle. La première mention date de 1013 sous le vocable "Castellum de
Caned", puis en 1017 "Villa de Caneto" et en 1052 "Canetum". A cette époque, le littoral n'était qu'une bande de terres marécageuses. Avancés dans ces
marécages, les derniers villages avant la mer étaient un peu isolés. Ce ne fut pourtant pas le cas de Canet, grâce à son port.
Le premier seigneur de Canet fut Raimond Bérenger, qui reçut de Gausfred II "divers gages et garants pour un portion de la ville de Torelles
(Torreilles) et pour le château de Canet". Ce château a probablement été construit peu avant cette époque. Raimond Bérenger
était le suzerain d'une dizaine de chevaliers.
En 1075 une église fut construite au cœur du château. Dédiée à St Martin de Tours, elle servit d'église paroissiale jusqu'à la construction de la seconde
église du village, au XVIe siècle. Le second seigneur était Pierre Raimond. On retrouve sa trace en 1087 dans un document le désignant comme témoin du
testament de Bernard de Corneilla. Puis il y eu Guillaume 1er qui participa avec Guinart, comte du Roussillon à la première croisade. Il était présent
sous les remparts d'Antioche lors de sa prise (1098) et lors de la prise de Jérusalem (1099). Successeur de Guillaume 1er, Raimond Bérenger II a été témoin
d'un acte du comte Raimond Bérenger IV de Barcelone concernant Prats. Il est décédé après 1099.
Les terres du seigneur de Canet gagnèrent rapidement en importance. Le port permet de développer le commerce, et les habitants gagnent en richesse. La
vigne est implantée dès le XIe siècle à Canet, puis à l'Esparou durant le XIIIe. (L'Esparou était à
l'époque une dépendance). L'activité du village se complète avec les salins, puis tout le commerce qui était fait avec Perpignan. Ainsi équipé, le village
grandit rapidement.
Les Dépendances
Bien plus que le village de Canet, la seigneurie s'étendait aux alentours du XIIe siècle sur de vastes terrains dont la plupart, il est vrai, était
constitués de marécages. Afin de regrouper religieusement les habitants éparpillés dans la plaine, l'Eglise fit construire plusieurs chapelles ou en
rattacha à Canet. C'est ainsi que Canet était en fait constitué :
- du village, placé sur les hauteurs mais proche de la mer, il entourait le château,
- du port, bien sûr en bord de mer,
- du hameau de l'Esparou,
- du hameau de St Michel de Forques,
- du hameau de Sainte Marie de Pabirans, devenu Sainte Marie la mer,
- du hameau de Sainte Anne,
- du hameau de Vilarnau, devenu indépendant mais disparu trop tôt pour être une commune.
L'Esparou est resté un hameau, St Anne a été rattrapée par l'urbanisation. St Michel de Forques a été détruit à la révolution et Vilarnau s'est éteint
durant le XVIIe siècle. Quand au port, il a engendré Canet en Roussillon plage.
Conflits Aragon-Majorque
Les seigneurs de Canet se succèdent de façon héréditaires. Bérenger était également co-seigneur de Rivesaltes et de Peyrestortes en 1170. Son successeur
se nommait Raymond, il obtient en 1198 l'autorisation de faire construire une "força" à Ste Marie, alors possession de Canet. Guillaume II, son fils, est
cité en 1205. Il a épousé Cerdana de Rodès. Son successeur était Raymond II, qui a épousé, lui, Raymonde de Serralongue (c'était Raymond et Raymonde).
Raymond II était un fidèle des rois d'Aragon. Il était aux côtés de Ferdinand durant la bataille de Toulouse, le 16 juillet 1212. En 1229 il participe
à la conquête des Baléares sur les sarrasins, puis se profile la conquête de Valence, toujours sur les sarrasins. Il a alors un grand besoin d'argent pour
y participer, aussi va t-il vendre des privilèges aux habitants. Ceux ci dépensèrent 3000 sols de Malgone, pour par exemple (le 31 mai 1238) :
Rachat de toutes obligations ou caution forcée envers leur seigneur et de tout usage ou coutume contraire à la liberté naturelle.
Le testament de Raymond avait doté l'hôpital du village de plusieurs maisons. Canet fut fortifié avec une enceinte durant le XIIIe siècle. Cette époque
marque l'apogée de la population.
Le cimetière fut déplacé à l'extérieur du village. C'est le signe d'une forte expansion démographique. En 1300, le village faisait 500 habitants. Raymond
II eu deux enfants, Guillaume et Pierre. Tout deux furent élevés par Bernard Hugues de Serralongue, leur grand-père maternel.
Ce dernier accorda aux habitants de Canet de nouveaux privilèges avec sa fille Raymonde. Pierre fut nommé Pierre de Domanova, il est décédé en 1244. Quand
à Guillaume, il devient en Guillaume III de Canet, successeur de son père.
Guillaume III confirma tout d'abord les privilèges accordés par son grand-père (le 23 mai 1265) contre 700 sous barcelonais. Il faut dire qu'il avait
lui aussi un grand besoin d'argent pour prendre les armes aux côtés de Jacques 1er de Majorque pour la conquête de Murcia (mai et juin 1266). A partir de
1274 le Royaume de Majorque prend son indépendance vis à vis de celui d'Aragon, qui n'aura de cesse de le récupérer militairement. Guillaume III décède vers
1286, après avoir épousé Alamande, fille de Pons de Vernet. Vu qu'ils n'eurent pas d'enfant, Canet passe aux mains de son beau-frère Pons de Guardia, mari
de Timberga et fils de Galcerand de Pinos, seigneur de Llo. C'est ainsi que Canet passa à la famille de Pinos.
Pons sera en conflit ouvert contre le vicomte de Castelnou (partisan du roi d'Aragon) qu'il attaquera, en compagnie d'Arnau de Corsavy, Guillaume de Pinos
et Ramon Roger de Pallars. Le successeur de Pons est son fils Raymond III. Sous son règne Canet va devenir une baronnie. Il décède en 1312 en laissant le
pouvoir à son frère Guillaume IV. Il récupèrera les châteaux de Vilarnau d'Avall, d'Espira et de Jujols en récompense de sa fidélité.
1322 est une date importante : Le roi de Majorque Sanche élève Canet au rang de vicomté, en remplacement de la vicomté de Castelnou, resté trop proche
de l'Aragon. Cette vicomté s'étendra sur Ste Marie, Villelongue, Torreilles, Vilarnau d'Amont, St-Michel-de-Forques, St Nazaire, Alénya, Théza,
Corneilla-del-Vercol, Vilarasa, Mosellos et Villeneuve-de-la-Raho, soit un territoire immense.
En 1343, Pierre IV d'Aragon tente de conquérir militairement le royaume de Majorque. (voir l'histoire du Royaume de Majorque)
Lançant ses troupes sur la plaine du Roussillon, il assiège la ville le 31 juillet 1343 en faisant beaucoup de dégâts. A ce moment, c'est François d'Oms qui
est gouverneur du château de Canet. Le vicomte de Canet Raymond IV, fils et successeur de Raymond III est également dans les murs. Le lendemain, Pierre IV
d'Aragon lance un ultimatum, mais il est rejeté par les défenseurs. Le siège commence donc.
Le 3 août 1343, soit deux jours plus tard seulement, Raymond cède et ouvre les portes de la ville à Philippe de Castro au nom du roi Pierre IV. En
représailles Raymond est envoyé en exil par les galères à l'évêché de Gérone. Pierre IV installe une garnison dans le château de Canet jusqu'en 1344, année
où il réussira à faire tomber le royaume de Majorque.
L'église est endommagée, mais les habitants avaient entre temps commencé à perdre leur richesse. Ils durent emprunter l'argent de la rénovation aux juifs
préteurs de Perpignan. Les travaux traînèrent en longueur, à l'image de ceux de Vilarnau datant de la
même époque, jusqu'au XVe siècle. Victorieux du royaume de Majorque, Pierre IV d'Aragon prend le pouvoir sur Canet et le donne au cousin de Raymond II,
Pierre II de Fenouillet. Canet a servi alors de dédommagement aux héritiers de cette famille pour la spoliation dont furent victimes leur arrière grand père,
partisan des cathares à un moment où il n'aurait pas dû l'être. De plus, c'était une façon de laisser cette vicomté dans la même famille, tout en ayant arrêté
la lignée officielle anti-aragonais. Il faut dire que Pierre II de Fenouillet était un farouche partisan de l'Aragon, allant jusqu'à faire un faux témoignage
contre Jacques II de Majorque.
En 1364 la nouvelle église fut construite. Il fallu 30 ans pour la terminer, mais elle n'a toujours pas bougé puisque c'est elle qui trône fièrement au
centre du village. Vous pourrez noter les similitudes entre les églises de Canet et d'Ille sur Têt : commandées en même temps,
elles ont été bâti par le même architecte.
Le vicomte suivant, André de Fenouillet, établi un testament qui sera suivi à sa mort. Il exigeait la création d'un monastère composé de neuf moines
bénédictins qui seraient physiquement dans le château et à qui il fallut donner les revenus du château, mais aussi des villages de Torreilles et Ste Marie.
A partir du XIVe siècle Canet va subir de plein fouet la politique locale. En 1398 et jusqu'à 1422 Collioure fut déclarée seul port roussillonnais de
débarquement de marchandises. Bien que le village ai eu d'autres sources de revenus, ce fut ce qui déclencha son déclin. La démographie chuta rapidement
et l'activité de la ville de même.
Canet en France
Au milieu du XVe siècle les catalans se sont opposés aux français. Ces derniers s'étaient rendus maître des comtés du Roussillon et de Cerdagne suite au
Traité de Bayonne. Louis XI était alors officiellement vicomte d'Ille et de Canet. Mais la population leur était hostile. C'est ainsi que plusieurs tentatives
pour confier les places fortes aux aragonais furent tentées, et bien que celles de Perpignan, Collioure et
Villefranche ai pu être sauvées, celle de Canet tombe aux mains des aragonais le 1er février 1472, grâce à Bernard
d'Oms, seigneur de Corbère.
En 1493 Charles VIII revend le Roussillon à l'Aragon. Pierre Galcerand de Castro redevient vicomte de Canet. Par testament, il lègue tout ses biens à son
neveu, Guillaume Raymond Galcerand, dont la succession portera jusqu'au traité des Pyrénées. Durant le XVIe siècle la ville fut conquise par les mercenaires
allemands, puis durant la Guerre de 30 ans par les français (au XVIIe siècle) A cette occasion, la ville souffrit beaucoup.
Louis XIV était le nouveau maître de la vicomté. Il la confie à Joseph Fontanela, partisan de la France, en écartant du pouvoir la lignée des vicomtes
historiques. Puis, elle passera à la comtesse de Sforza jusqu'à sa mort. Le 27 mai 1730 le conseil d'état la donne au duc Hijar, grand d'Espagne, issu d'une
branche cadette des premiers rois d'Aragon. En 1789 il recevait des revenus du moulin et du four de Canet.
A la révolution française Canet est devenu une commune. Le 12 avril 1789 eu lieu une réunion préliminaire aux états généraux de Versailles. Chaque habitant
était invité à faire des doléances qui seront repris par le député. Cette réunion n'attira pas beaucoup de monde (19 sur le 63 qui pouvaient le faire). Il en
ressorti les doléances suivantes :
- Les habitants doivent payer trop d'impôts : Gabelle, dîmes, vingtièmes, taxes sur le tabac, sur l'huile, sur la viande, etc.
- Parmi la population trop de personnes sont exemptées d'impôts
- La population demandait également la fin des privilèges, plus d'égalité.
A cette époque, la ville ne ressemblait plus à ce quelle était dans le passé. L'enceinte fortifiée était abîmée, totalement hors d'état de remplir sa fonction.
Les tours de surveillance servaient d'abri à tous les habitants qui n'avaient pas de domicile, les mendiants, etc. Le château était à moitié en ruine, le vendeur
de glace se servait encore du puits à glace, mais au milieu d'un chevrier et de son troupeau. Les rues étaient en terre battue, pas encore pavées. Les immondices
étaient jetés par dessus les murailles.
Il fallut attendre 1830 pour que les habitants utilisent les pierres du château pour paver les rues. Le début du XIXe siècle a vu les marais être assainis.
Les terres nouvellement acquises ont servi aux plantations de vignes.
A partir de 1946 Canet s'est régulièrement développé grâce au tourisme pour en arriver à la station balnéaire que
nous connaissons.
Population
Il est difficile d'estimer la population d'un village dans les premiers moments de son existence. Mais le cas de Canet est intéressant car il a
été rapidement important, ne perdant cette importance que durant le Moyen-âge, c'est à dire au moment où les premiers recensements officiels font
leurs apparitions. Plus que des chiffres, il suffit de savoir que ce village était un important bourg durant l'Antiquité pour pouvoir comparer sa
population par rapport aux autres : largement supérieure.
Vers 1300, une estimation de la population nous place à 500 habitants, ce qui est confirmé par le premier recensement officiel : en 1362, il y
avait 102 feux à Canet. A un feu correspond un foyer, soit à peu près 5 à 6 personnes. Puis la population décroît rapidement : 1553 : 49 feux (250
personnes), 1643 : 62 feux (350 personnes). En 1806, la ville comprenait 233 habitants, 466 en 1846, 887 en 1886, 1215 en 1911. En 1936, il y en
avait 1238 (1213 après la guerre, en 1946). Enfin en 1954, il y avait 1853 personnes, 4339 en 1975, 6299 en 1984 et enfin 7750 en 1990.
Etymologie
Les spécialistes ne sont pas d'accord sur l'origine du mot Canet. Trois interprétations ont été proposées :
- Viendrait de Canna, signifiant Roseau. En effet, la région était marécageuse, le roseau poussait à perte de vue dans la région.
- Viendrait de l'ajustement des mots Kan, qui signifie "Hauteur" dans la langue primitive pré indo-européenne, et du suffixe latin Ittum.
- Viendrait d'une déformation du nom de la tribu ibérique qui vivait là, les Kynetes.
Il semble que la 2e proposition soit la plus probable.
Héraldique
Expression héraldique
d'azur au lion d'
or,
armé et
lampassé de
gueules.
Description
Voici la description détaillée de l'expression héraldique telle qu'elle est indiquée ci-dessus. Le blason est dit "d'azur", c'est à dire que le fond
est uni et "bleu". Il est doté d'un lion d'or (donc "jaune"), "armé" (aux griffes sorties), "lampassé" (à la langue sortie) de "gueule" (rouge).
Explications
La ville de Canet-en-Roussillon fut érigé en vicomté durant le Moyen-âge, c'est donc tout naturellement qu'elle a prit le blason de la famille vicomtale.