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Eglise Notre Dame des Anges




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Situation et accès

L'église Notre-Dame-des-Anges est l'église paroissiale de Collioure. Elle se trouve sur l'avancée de la grève, au bout de la plage. Son clocher était autrefois un fanal, d'où sa forme si particulière.


Coordonnées GPS : 3.0862333330 N, 42.5277527800 E.


De quoi s'agit-il ?



L'église Notre Dame des Anges, à Collioure, date XVIIIe siècle. Elle fut construite en 1684 suite à la destruction ordonnée par Vauban en 1672 de l'ancienne église Ste Marie située au centre de la ville. Le village s'est ainsi déplacé de quelques centaines de mètres sur son emplacement actuel.

C'est une des églises les plus connues du département, elle a été peinte par des artistes mondialement connus un nombre incalculable de fois et on la trouve sur tous les objets représentant Collioure. Elle est l'un des symbole fort des Pyrénées-Orientales, au même titre que le château de Salses, le palais des rois de Majorque ou le train jaune montant en Cerdagne.

Cette église est de style gothique méridional à nef unique. Le dôme du clocher, si caractéristique, n'a été rajouté qu'en 1810, soit relativement récemment. Il faut dire que le clocher servait auparavant de fanal pour les marins désireux de rentrer au port. La nef est flanquée de chapelles et se termine par une abside semi-circulaire. Elle contient un très important mobilier : Retable de St Jean (1697), du maître-autel (1698-1702), du Saint Sacrement (1700), du Précieux Sang (1708), de St Vincent (1714), de St Eloi (1716), de Ste Lucie (1719), de Notre Dame de Lourdes (1902) et du Rosaire (XXe siècle, avec des éléments de statuaire du XVIIIe). Elle possède également des panneaux primitifs du XVe. Elle a également un trésor, dit "Trésor de Collioure" : Deux croix processionnelles, des chandeliers, des ostensoir, un ciboire, deux encensoirs, deux burettes, des plats de quête du XVIe siècle, des reliquaires, quatre bourdons du XVIIe et des ornements du XVIIe siècle également.


Plan de l'église


Le retable du maître-autel

Un des plus majestueux du Roussillon, oeuvre du sculpteur catalan Joseph Sunyer de Manresa (qui fit également des retables de la cathédrale de Perpignan) qui travailla beaucoup pour les églises roussillonnaises au XVIIe siècle. L'ensemble forme un portique à trois étages que séparent des frises à corniches accentuées et qui sont supportées par des colonnes torse ornées de pampres et de guirlandes.

La base du portique ou piedestal est percée de deux portes donnant accès derrière le retable et sur lesquelles sont peintes les Armes de Collioure. Deux "acerres" paniers placés à droite et à gauche d'où débordent des poissons (thons) dont la grande pêche se faisait à Collioure aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Premier étage. Au centre, un "camarin" ou tabernacle fictif surmonté de la grande statue de la Vierge de l'Assomption, patronne de la paroisse et qui occupe la place d'honneur. (La Vierge de l'Assomption de Murillo a sans doute inspiré Sunyer dont il fut le compatriote et le contemporain, dans la composition de cette oeuvre. Les deux productions ont en effet quelques analogies). Les statues de St Jacques, St Paul, St André et St Jean l'évangéliste sont placées à droite et à gauche de la Vierge. Entre ces statues, deux grands panneaux polychromes en bois sculpté, représentant à droite l'adoration des Mages, à gauche l'adoration des Bergers. Au-dessous, deux médaillons ovales : à droite la Visitation, à gauche l'Annonciation.

Deuxième étage. Statues de quatre Apôtres siégeant à droite et à gauche de la statue de St Pierre, patron des pêcheurs, avait autrefois sa grande confrérie de Collioure, et la fête de ce Saint est aujourd'hui encore celle de la prud'hommie de nos pêcheurs. Deux grands panneaux manquent à cet étage et ont été remplacés par deux toiles datées de 1813, placées entre les statues des Apôtres.

Troisième étage. Statues des quatre derniers Apôtres. Sur le fronton du retable, Dieu le Père domine tout cet ensemble. Sur le faîte de l'entablement, deux anges représentant la Justice et les vertus théologales. Outre les grands sujets, une multitude de statuettes de saints, de figurines d'anges complète l'idée de l'artiste et de donne la vie au tableau. Le nombre total des figures, petites et grandes est de quatre-vingt-dix-sept.

Joseph Sunyer s'était engagé à le réaliser en quatre ans à partir du 6 octobre 1698. Le 15 avril 1699 on plaça le piédestal du maître autel, puis le 18 avril 1700 se fut la mise en place du premier étage. Enfin le 17 décembre 1701 on éleva le second étage et le retable fut complet. L'ensemble est vraiment monumental, il fait 9m30 de large sur 14m de haut. Il représente les idées théologiques du concile de Trente.

Plan de l'église Notre Dame des Anges, à Collioure

Retable de la Chapelle du Saint Sacrement

Le tout est en bois sculpté où sont représentées les diverses scènes de l'Eucharistie. La statue du Christ tenant un calice où tombe un jet de sang qui gicle de sa poitrine, mérite d'être remarquée. Dans la partie supérieure Trône de Dieu le Père surmonté du Saint Esprit représenté par une colombe. L'ensemble forme le groupe de la Sainte Trinité.


Retable de la Chapelle de St Vincent

Il s'agit de St Vincent de Collioure, martyrisé l'an 303 sous Dioclétien. On y distingue cinq panneaux sculptés sur bois où sont représentés les divers supplices du Saint. Au centre, la statue de St Vincent. A droite, son épouse Ste Eladie. A gauche, le bienheureux Pierre Cerda, dominicain, natif de Collioure. Devant le retable, les bustes de St Vincent, Ste Maxime et Ste Libérate qui étaient autrefois portés en procession sur mer le soit du 16 août.


Retable de la chapelle de St Eloi

Statue de St Eloi au milieu. A droite, St Antoine Abbé. A gauche, St Antoine de Padoue. Au-dessous, médaillons représentant les miracles de St Antoine Abbé et St Antoine de Padoue. Le millésime 1716 figure sur le fronton du retable.


Retable de la chapelle de Notre Dame de Lourdes

Chapelle tout à fait moderne. Pas de retable ancien, pas de statues en bois. Au centre Notre Dame de Lourdes. A droite Ste Anne. A gauche St Joachim. En haut St Roch.


Retable de la chapelle de Ste Lucie

Statues style espagnol. Année 1718. Au milieu, en bas Ste Lucie. A sa droite Ste Barbe. A sa gauche Ste Marguerite. En haut, au milieu, Ste Catherine. A sa droite, Ste Agnès. A sa gauche, Ste Agathe. A gauche Peinture au-dessous de Ste Lucie représentant Ste Marie-Madeleine.


Retable de la chapelle du Christ

Une vaste niche couronnée d'un dôme élégant, dans laquelle figure un grand Christ, oeuvre de Sunyer. Le blason de la confrérie de la Sanch occupe le devant du dôme. A côté du Christ, Notre Dame des Douleurs, statue habillée (année 1708)


Retable de la chapelle de St Joseph

Fut transporté du couvent des Dominicains en 1698. Au milieu St Joseph (statue moderne). A sa droite : St Isidore (sur bois) A sa gauche : St Jean-Baptiste (soir bois) Dans la partie supérieure de petites statues en terre cuite et assez naïves auraient été fabriquées par les moines du couvent. Les attributs des saints, appliqués en relief sur le retable sont à remarquer.


Retable de la chapelle du Rosaire

Retable moderne, mais portant dans sa partie supérieure des statues anciennes provenant du Couvent des Dominicains. En haut, au milieu, la Vierge du Rosaire restituée par la famille du Général Caloni.


Photos


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Histoire

L'église Notre-Dame-des-Anges est l'un des monuments emblématiques de la ville et a une histoire riche.

Elle fut construite au XVIIe siècle, entre 1684 et 1691, sur les fondations d'une ancienne chapelle romane dédiée à Sainte-Marie. L'intérêt de sa construction vient directement de la destruction de l'ancienne église qui étaient sur les hauteurs de Collioure, face à la citadelle actuelle. Quand Vauban a pris en charge la modernisation de la citadelle il a fait créer un glacis tout autour, ce qui nécessitait le rasage de l'église. Les habitants ont alors obtenu la construction d'une nouvelle église, près de l'ancien phare. Et ça tombe bien puisque Vauban souhaite abandonner le port de Collioure au profit de Port-Vendres, plus grand et profond. Le phare est donc donné à la communauté pour être transformé en clocher, d'où sa forme actuelle.

L'architecte fut Pierre Aloau. La première pierre fut posé le 18 juillet 1684 en présence de l'abbé Saint-Amand, mais la construction effective de l'église ne commence qu'en février 1687 avec la préparation du chantier et particulièrement l'approvisionnement en pierre, puis arriva avril 1687, période de la construction réelle. Elle se poursuivit jusqu'en 1689 et fut bénie le 6 avril 1691, soit deux ans plus tard. Le clocher, lui,fut terminé le 12 juin 1693 et la tribune le 19 mars 1694.

Parmi les améliorations, la plus étonnante date de 1725 avec la construction le long du mur Sud de latrines. Elles ressemblent assez à des fortifications. En 1809 le clocher est surmonté de sa célèbre coupole, comme c'était la mode à l'époque en Toscane.

L'église sera classée aux monuments historiques en 1923.

En 1905, le célèbre peintre espagnol Pablo Picasso a exposé certaines de ses premières œuvres dans l'église lors d'une exposition collective. Cet événement a marqué le début du mouvement artistique connu sous le nom de "Fauvisme".




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