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Les remparts de la ville d'Ille-sur-Tet ont disparu de nos jours, mais il en reste quelques vestiges comme c'est souvent le cas dans la région. Il suffit de se balader dans les rues de la vieille-ville pour tomber dessus, dans la partie Nord de la vieille-ville, le long de la Têt.
Coordonnées GPS : 2.6222890000 N, 42.6714980000 E.
De quoi s'agit-il ?
Seuls moyens de défense d'une ville, les remparts étaient au Moyen-âge plus que nécessaires pour assurer la tranquillité les habitants. Centrés sur
l'église, quasiment tous les villages du Roussillon, du
Conflent ou de Cerdagne s'en sont dotés, et force est
de constater qu'ils furent la plupart du temps assez utiles.
Il ne faut pas grand chose pour savoir combien d'enceintes fortifiées a possédé la ville d'Ille-sur-Têt au cours de son histoire : Jetons un coup
d'œil sur cette photo aérienne.
On distingue bien, autour de l'église St Etienne del Pedreguet, la première enceinte que l'on peut
qualifier de "cellera" (le grenier du village, abritant généralement quelques maisons, l'église et le château, et surtout les récoltes). Il faut bien
avoir à l'idée que cette église n'existait pas sous sa forme actuelle mais qu'il y avait une autre église, plus petite et romane. Il y avait donc plus
de place pour les maisons, qui étaient toute contenu dans un périmètre de 100m par 70 seulement. C'était l'embryon
d'Ille-sur-Têt.
Suivant l'évolution de la ville, une deuxième enceinte s'est monté, de cercle plus large, contenant une grande partie de la nouvelle population. Il
faut noter l'encombrement de la ville, avec des rues étroites et rares, tout ça dans le but de construire des remparts les plus petits possibles par
rapport au nombre d'habitants. Il faisait quand même plus de 600m de long.
Enfin, la troisième enceinte, la plus large, permettait de défendre une ville devenue très importante, au bas Moyen-âge. Ce rempart mesure 1Km 200 et
englobe toute la vieille-ville telle qu'on la connaît actuellement. Il était percé de huit portes, disposées à intervalles réguliers : Porte de "La Font"
(1, la fontaine), derrière l'église, de "L'Hospici" (2, Hospice), de "la parayre" (3, du drapier), le "portal nou" (4, la nouvelle porte, sans doute percée
ultérieurement), de "la Creu" (5, porte de la croix), "d'El Comte" (6, du comte), "d'El Moli" (7, du moulin), "d'Assalt" (8, porte d'assault). De nos jours
il ne reste à Ille que les portes de "Parayre", du "Comte" et de "la Font".
Pour ceux qui ne les voient pas, voici les tracés :
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Remparts d'Ille-sur-Tet
Remparts d'Ille-sur-Tet
Remparts d'Ille-sur-Tet
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Histoire
Il est difficile de savoir avec précision les périodes de construction de la première enceinte, la plus ancienne. Si on fait une
analogie avec d'autres villes de cette importance au XIe siècle, on constate qu'elle sont quasiment toutes dotés d'un château (qui
n'est parfois qu'une maison fortifiée), situé tout près de l'église. A Ille-sur-Têt, ce château existe toujours, il s'agit de la
tour de l'Alexis, siège de la seigneurie d'Ille que l'on voit apparaitre dans les documents en 1117.
L'enceinte, si on ne sait pas avec exactitude quand elle fut construite, est attestée en 1280 (il existe un document de vente d'une
maison "extra muros", document daté de 1280)
La ville a alors subit une extension de sa population, lentement mais de façon régulière. Il semble que de plus en plus de maisons
se soit construite le long des remparts, sur l'extérieur, charge aux habitants de se réfugier à l'intérieur en cas d'attaque. Face à
cette extension de l'urbanisme, il fut décidé la construction d'un deuxième rempart, plus large. Il est possible également que cette
décision ait été prise suite à un ordre du comte de Barcelone, celui-ci ayant, en 1258, fixé une frontière définitive avec la France.
Cette frontière passait par Bélesta, non loin d'ici, et la deuxième moitié du XIIIe siècle vit
fleurir les châteaux et autres moyens de défense, établissant une double ligne de fortification entre les deux pays.
La troisième enceinte fut construite au XIVe siècle. On possède quelques documents établissant les difficultés financières pour
sa construction, tous datant du milieu du XIVe. On peut imaginer qu'une fois encore, c'est la croissance régulière de la ville qui
fut à l'origine de la construction de cette enceinte, poussé là aussi par la volonté de Pierre IV d'Aragon, vainqueur du roi de
Majorque, de protéger la population des pillards œuvrant à cette époque. D'ailleurs c'est lui qui commandera un état des forteresses
de son comté en Catalogne Nord et qui y fera faire des travaux importants de réhabilitation (Château de
Conat, de Rodès,
remparts de Perpignan, etc.)
La troisième enceinte était dotée à l'origine de fossés, assez larges semble t-il. Ceux-ci ont été comblés au XIXe siècle pour
permettre la construction des nouveaux bâtiments extérieurs de la ville. Comme à l'époque on se souciait peu de patrimoine, les
remparts servirent de murs d'adossement, ce qui fait que de nos jours on ne peut les voir que sur 300m seulement, le reste étant
masqué ou ayant été détruit. Régulièrement encore les entrepreneurs faisant des travaux dans la vieille ville trouvent les assises de ces trois remparts successifs.
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