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Lydia




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Situation et accès

Le Lydia se trouve au Barcarès. A la sortie du village, il suffit de retourner vers la plage et de la suivre pour y arriver, mais le mieux et de reprendre la voie rapide, la sortie du Lydia est indiquée. C'est la N° 13.


Coordonnées GPS : 3.0415993220 N, 42.8273364600 E.


De quoi s'agit-il ?

Le Lydia est un véritable paquebot volontairement échoué sur la plage du Barcarès. Il représente la station balnéaire de Port-Barcarès, il en est un symbole.

C'est un paquebot typique des années 30. Mesurant 91m de long sur un peu plus de 13 de haut, il dispose de 4 ponts nommés "Deck A, B, C et "Boat Deck") et pèse 2 693 tonnes. Lorsqu'il était en service il transportait 140 passagers à la vitesse de 13 noeuds. De nos jours il a été aménagé de façon à pouvoir servir à différentes activités : salles de réception, lieux d'exposition, restaurant, il est même passé par la case "Casino" avant de devenir, actuellement, de lieu d'exposition. Il se visite, bien sûr. et cette visite est même fortement recommandée tellement la présentation intérieure du bateau est riche, sa mise en valeur est une vrai réussite.


Plan

Au rez-de-chaussée une ouverture a été faite pour permettre l'entrée du public, elle mène dans l'ancienne zone cargo. Une vaste salle nous accueille, salle en forme d'ogive, étant dans la partie avant du bateau. C'est la réception, décorée de photos de l'époque de la navigation du Lydia, à l'époque où il s'appelait encore le Moomta. Une fois les tickets pris, vous suivez un couloir vous menant à la salle du grand escalier. Cette salle était une salle de restaurant. La partie arrière était une succession de cabines individuelles ou doubles, avec sur l'arrière, à tribord, un salon de réception. La partie centrale est réservée à la machinerie. L'escalier tout en bois, magnifiquement mis en valeur il vous donne accès au pont du dessus sous la forme de coursives sur lesquelles se trouvent une exposition permanente de coraux, dans des petites vitrines. Attention, il ne s'agit pas là d'une grande exposition avec explications complètes sur tablette interactive, juste quelques vitrines toutes simples. Puis on entre dans une grande zone dégagée, autrefois contenant des cabines et à présent présentant l'histoire du bateau à travers les âges. Les panneaux explicatifs sont vraiment très nombreux, particulièrement clairs. On y voit aussi des objets de la vie courante sur le bateau, aussi bien pour le quotidien des passagers que de celui des membres d'équipage. Cette partie du bateau est la plus intéressante pour celui qui veut en savoir plus sur son histoire.

Le pont B du Lydia, le plus profond.
Pont B

La partie avant est une sorte de salon, autrefois composés de cabines, et s'ouvrant sur le pont avant. Le pont avant est bien entretenu de nos jours, il contient deux pièces architecturales : un kiosque central qui fait bar, et la proue du navire, sorte de préau permettant de stocker du matériel ou de se protéger. L'un des mâts part au-dessus du kiosque.

Le pont A du Lydia, le principal.
Pont A

A partir du salon part un second escalier en bois qui arrive dans un autre salon, plutôt cosy. Tapissé de rouge il présente encore le vieux piano de l'époque et des boiseries patinées par le temps. Les fenêtres à petits carrés, biseautés, offrent une belle vue sur l'extérieur. Juste derrière ce salon il y a le jardin d'hiver, transformé en vaste espace qui fut un temps la salle du restaurant, après l'ensablement du bateau, dans les années 80. De nos jours c'est de loin la plus belle salle, avec un joli parquet en bois et des fenêtres assez large donnant d'un côté sur la mer, de l'autre sur la station balnéaire du Barcarès. Encore plus à l'arrière, vers la poupe, il y a un pont de promenade extérieur qui mène sur le pont arrière. Ce dernier fait le tour du kiosque arrière, au-dessus duquel on trouve la plate-forme sur laquelle il y a le très beau gouvernail en forme de roue.

Le pont supérieur du Lydia, celui des promenades.
Pont supérieur

Un autre escalier monte sur le pont supérieur qui présente un autre pont de promenade, avec d'autres cabines. Ces dernières présentes une cabine restée en l'état, ce qui nous permet de voir qu'elles étaient très exigüs. C'est sur ce pont qu'il y a la cabine du capitaine, que l'on ne peut pas voir de nos jours. C'est aussi sur ce pont que l'on trouve des canots de sauvetage ainsi que de nombreuses pièces d'entrepot du matériel destinés à la navigation. En tant que visiteur la balade sur ce pont est magique car elle offre une vue magnifique sur Port-Barcarès, ses promenades, ses plages. Là se termine tout ce qu'il y a à voir au Lydia, mais cette courte description pont à pont ne prend pas en compte les nombreux détails que l'on peut voir de-ci de-là. Citons par exemple les cornes de brumes, sur les parties hautes, les hauts-parleurs des ponts de promenade, les superbes tapisseries du salon intérieur ou le parquet de la grande salle.

Le pont le plus haut du Lydia, réservé à la navigation.
Pont du bateau


Les salles d'exposition

Véritable musée, le Lydia présente dans ses salles intérieures plusieurs expositions dont une temporaire, à l'occupation très variable. Si les coursives intérieures du pont le plus bas ne présentent que peu d'intérêt, elles ont le mérite d'exister et de montrer à travers quelques vitrines différents coraux et ressources naturelles marines. Mais c'est au-dessus que se trouve les véritables salles d'exposition, on y trouve de nombreux panneaux expliquant l'histoire du bateau, de sa construction à nos jours. On y apprend les conditions de navigation à l'époque où il naviguait en Australie, comment il fut envoyé en Méditerranée, comment il fut négocié et acheté par la station balnéaire du Barcarès et toute son histoire récente de paquebot échoué.

Les explications sont claires, simples et riches en illustration. Citons quelques textes parmi de nombreux :


Au sujet de sa construction

Le Moonta, futur Lydia, est construit à partir de 1927 aux chantiers danois Burmeister and Wain. Pourquoi ce choix ? Tout simplement parce que ces chantiers sont les premiers à avoir inauguré sur des navires d'une certaine taille l'utilisation pour la propulsion de moteur Diesel.

Cette innovation permet au navire d'avoir une architecture plus compacte et un coût d'utilisation plus réduit. Pour le reste le Moonta est un navire classique de son époque : La coque est en effet composée de tôles d'acier rivetées.

pas de soudure donc mais des tôles assemblées les unes avec les autres par des rivets chauffés à blanc. Lors de leur refroidissement, les rivets se contractent et plaquent les tôles les unes contre les autres assurant la solidité et l'étanchéité de la coque.


Au sujet de son arrivée en Méditerranée :

Arrivée en grèce, il passe par les chantiers du Pirée où il subit quelques transformations : La capacité est doublée, passant de 157 à 280 passagers, et l'on installe quatres canots de sauvetage supplémentaires, portant le total à huit.

Le navire est divisé en trois classes : 51 passagers en première classe, 106 pour la classe "touriste" et enfin 123 en troisième classe dans un grand dortoir à lits superposés situé à l'avant.

Il est aussi prévu que le paquebot puisse emporter 180 "embarquants" supplémentaires en "plein air" sur la plage avant, et ce uniquement pour de courtes traversées.


Au sujet du succès de son échouage :

L'opération d'échouage est un succès, et l'exploit va se transformer en véritable coup de pub. Pendant l'échouage ce sont près de 5000 personnes par jour qui viennent assister à la mise à terre du paquebot. La télévision est là elle aussi : Pierre Dumayer pour l'émission "5 colonnes à la une", mais aussi des télévisions étrangères, venues de toute l'Europe.

Dès l'ouverture au public, c'est l'affluence : 12 000 personnes par jour se pressent pour visiter le navire. Le Lydia accueille dès la saison 1967 près de 300 000 visiteurs qui déambulent sur les ponts de ce navire qui "tient si bien la terre".

Le sénateur Gaston Pams peut se frotter les mains : Son "bébé" remplit toutes ses espérances : La station de Port-Barcarès est lancée !


Au sujet du casino :

En 1973, la société mixte Semeta, qui gère le Lydia, décide de mettre en vente le "Paquebot des sable". Il est acquis par le groupe japonais Seïbu en la personne de sa représentante pour la France, Kuniko Tsutsumi.

Le projet de celle-ci est de faire du Barcarès une destination majeure de la côte Méditerranéenne française, et elle décide donc de transformer le Lydia en un casino de luxe de notoriété internationale. LEs artistes des yés-yés vont céder le pas aux VIP parisiennes et le Lydia devient le lieu incontournable de la Jet-set.

La réouverture des casinos en Espagne après la mort de Franco, ainsi qu'une gestion catastrophique vont bientôt avoir raison de l'aventure. Dès 1978, le Lydia est directement repris en main par Tokyo qui décide de fermer le casino. En 1981, le groupe japonais décide de se séparer du Lydia. Fin d'une époque.

Durent trente années qui vont suivre, le Lydia va passer successivement entre les mains de trois groupes différents. Un dernier film est tourné à bord en 1983 : Poussières d'empire, du réalisateur franco-vietnamien Lâm Lê, et qui conte le retour d'Indochine de coloniaux français.

Racheté en 2010 par la commune du Barcarès, il entame aujourd'hui une nouvelle vie grâce aux importants travaux de rénovation, dont il fait l'objet chaque année. En relation avec des passionnés d'histoire, la municipalité s'emploi à lui faire retrouver, autant que possible, son authenticité.

Source : Olivier Alba, président de l'Association "Les Amis du Moonta-Lydia".



Histoire

Construit au Danemark dans les chantiers navals Burmeister et Wainpour pour le compte de l'armement de l'australien "Adelaïde Stemship Company Ltd", ce paquebot a été lancé en juin 1931 et reçoit le nom de Moonta.

De son lancement jusqu'en 1955 il fait des croisières dans les eaux australiennes, sur les côtes Sud et Ouest et plus particulièrement à travers le golfe de Spencer où la qualité des traversée le rendit populaire, tout particulièrement pour les voyages de noces. Toutefois au bout de plus de 20 ans il devint un peu passé de mode et fut alors revendu, en 1955, à la compagnie grecque "Hellenic mediterranean lines". De lourds travaux sont alors engagés, à commencer par son nom transformé en cette occasion en Lydia, du nom de l'ancienne province grecque de Lydie. La capacité d'accueil est doublé, passant de 140 à 280 places). Ainsi modifié il se voit affecter la ligne Beyrouth-Marseille qu'il conserva jusqu'à son désarmement, en 1966.

Le Lydia est alors revendu à la SEMETA. La SEMETA, c'était une société mixte chargée de la création et de l'aménagement d'une nouvelle station balnéaire sur le littoral, au Nord de Perpignan : Barcarès, ainsi que Leucate. Cette société fut créé suite à la mission Racine, la fameuse mission lancée par l'Etat français dans le but d'aménager le littoral Méditerranéen et qui aboutira quelques années plus tard à la création des stations balnéaires que l'on connait de nos jours. Le président de la SEMETA, Gaston Pams, cherchait un symbole fort pour marquer la naissance de Port-Barcarès, il l'avait trouvé avec le Lydia. L'idée était d'ensabler le paquebot.

En 1967 le Lydia est mis entre les mains des ouvriers des ateliers Terrin, un chantier naval de Marseille. Il fut adapté à sa nouvelle mission, puis convoyé jusqu'à proximité du littoral du Barcarès. Entre-temps un chenal de 600m de long fut creusé à partir de la plage, ce qui permit au bateau d'entrer dans les terres et de prendre sa position définitive, à une cinquantaine de mètres de la mer, et surtout... à 3m d'altitude ! Un vrai exploit que de parvenir à cet endroit.

Le Lydia fut immédiatement amménagé : Restaurant, discothèque, casino s'installe à l'intérieur, et son succès est tout aussi immédiat. La clientèle arrive en masse et surtout d'Espagne où le régime franquiste avait interdit les casinos sur le territoire espagnol. En 1974 le Lydia est revendu à une société japonaise dont la représentante en France prend en main l'établissement. Après de nombreux travaux de décoration il rouvre sous la forme d'un casino de luxe jusqu'en 1980, après que la réouverture des tables de jeux en Espagnol en fasse un établissement non rentable.

Par la suite le Lydia sera pris en main par 3 sociétés de casinos différents, avec des hauts et des bas, mais sans que le paquebot proprement dit soit bien entretenu. Se dégradant peu à peu il reprendra de sa superbe en 2000 avec son acquisition par le groupe Partouche, mais sa faible rentabilité imposa aux propriétaires de fermer la discothèque qu'ils y avaient inclus en 2004, puis le casino en 2008. En 2011 il est racheté par la commune et à partir de 2014 des travaux de réaménagement sont entrepris, c'est cette dernière restauration que l'on peut voir de nos jours. C'est, par exemple, de cette époque que date les couleurs noires et rouges de la coque, auparavant elle était toute blanche.




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