De quoi s'agit-il ?
L'aéroport de Perpignan est un équipement de transport important de la région, la ville est au plus loin de la capitale et ce mode de transport à
plus de valeur ici que dans des villes du Nord de la France. Toutefois, pour une ville de plus de 100 000 habitants, son aéroport n'est pas si grand
que ça, la faute au manque de liaisons internationales car du point de vue national, seul la liaison Perpignan-Paris est vraiment rentable.
Le terminal de l'aéroport de Perpignan
L'aéroport dispose des services de base pour les voyageurs, vous y trouverez comme partout ailleurs les restaurants / bars / parkings de tout
aéroports français, mais aussi les services de location de véhicules et des taxis. Par contre il ne faut pas s'attendre à un grand aéroport avec de
nombreuses boutiques, à Perpignan, tout est réduit au strict minimum. Bonne nouvelle toutefois, le terminal unique a complètement été refait en 2016,
il est donc récent, moderne.
Les services aux professionnels
Depuis les années 2000 la plate-forme aéroportuaire de Perpignan-Rivesaltes est devenu un vrai centre d'excellence en aéronautique. Diverses entreprises spécialisées s'y sont implantées, putôt dans la partie Sud de l'aéroport. A noter que l'aéroclub propose des formations de pilotage dont de nombreux élèves sont devenus des professionnels aguerris dans leur métier.
Par ailleurs près de ces entreprises se trouvent plusieurs bâtiments ayant des vocations diverses. Dans l'ordre, en venant de Perpignan il y a tout d'abord les deux bâtiments d'EAS, une entreprise de maintenance aérienne dont l'une des curiosités est d'avoir conservé l'avion présidentiel lybien, suite à la résolution de la guerre dans les années 2010. Juste après il y a l'aéroclub, puis la base de la sécurité civile, qui est équipé d'un hélicoptère pour les secours, et enfin le hangar d'un hélicoptère privé. Ensuite, ce sont les entreprises qui ont été mentionnées précédemment.
Histoire
L'histoire de l'aéroport de Perpignan commence dès le début du XXe siècle, au tout début de l'aviation.
Nous sommes en 1910. Cette année-là, l'Indépendant, le journal local, commence à rendre compte de plus en plus souvent des exploits de ces
"merveilleux fous volants" et de leurs "drôles de machines". Comme un peu partout en France, la ville de Perpignan
organisait de temps à autres des meetings aériens pour le plus grand plaisir des habitants. Mais à partir de 1919 des voix se sont élevées pour
protester contre l'absence de "haltes aériennes", comme on disait à l'époque, aux pieds de la chaîne des Pyrénées. En ce temps il était obligatoire
pour les avions de faire des arrêts fréquents, surtout près d'obstacles naturels si imposants. C'est donc cette année 1910 que le projet de
construction d'un aérodrome vit le jour. Quatre sites ont tour à tour été étudiés.
- à Canet-en-Roussillon, au nord de l'étang
- au nord-ouest d'Argelès-sur-mer
- au champ de Mars, au sud de Perpignan (zone désertique à l'époque)
- au nord de Perpignan, près d'un torrent nommé "La Llabanère"
Les deux premières solutions furent rapidement écartées pour cause d'exigüité du terrain proposé, sans compter l'éloignement, pour Argelès. Le
champ de Mars était une option intéressante mais le choix s'est toutefois porté sur la quatrième option. Les travaux durèrent 4 ans et le 13 mai
1923 eut lieu l'inauguration de l'aérodrome, inauguration organisée par Mr Ronseiraill autour de 20 000 personnes. A l'époque, il s'agissait de 5
bâtiments distincts placés sur un terrain de 36 hectares seulement. Il y avait un bâtiment pour la direction, un pour le poste radio électrique,
un pour la cave à essence, un autre pour la cave à artifice et le dernier pour la conciergerie. En 1924, un 6e bâtiment fut construit :
le centre de météorologie et un balisage nocturne suivit dans la foulée : un phare de 40 Kms de portée balayait le ciel du Roussillon la nuit.
En 1932, l'aérodrome se porta acquéreur de 10 hectares supplémentaires et on construisit un bar pour éviter aux voyageurs d'avoir à faire le
trajet jusqu'en ville pour se désaltérer. En 1936, l'aérodrome connut une activité dense, surtout pendant l'été : la guerre civile en Espagne
provoqua un grand flux de réfugiés d'Espagne vers la France, tandis qu'un autre flux de journalistes partait de France vers nos voisins du Sud.
Les avions utilisés étaient des Latécoère 28 de la compagnie Air France. En 1938, le terrain fut à nouveau agrandie par l'acquisition de 22 hectares
supplémentaires en direction du Sud-Est, mais c'est en 1939 que les évènements se précipitèrent.
Tout d'abord, la première école de pilotage de la région vint s'installer à Perpignan, l'école N°49. En 1940, la guerre fit venir les étrangers.
Durant l'hiver, c'est le 114e bomber squadron de la Royal Air Force qui arrive, mais pour repartir le 10 mai suivant à sa base d'origine, Vraux
(près de Reims). Le 12 novembre 1942, un détachement de la Luftwaffe prends le commandement de l'aérodrome. Une protection anti-aérienne est
installée dont le centre névralgique était un bunker construit pour l'occasion dans l'axe de la piste, sur la colline de
Peyrestortes. Ce bunker existe toujours.
Après la libération, ce fut le boom du domaine aérien. Plusieurs compagnies virent le jour, desservant le Maghreb (Perpignan-Alger, Oran, Oujda,
Casablanca, Fes, Meknès, etc.) Ce fut l'époque des avions bleus par exemple. En 1948, plus exactement le 31 mars, un rapport parut demandant le
classement de l'aérodrome de Perpignan en classe B, ce qui correspondait au classement normal d'un aérodrome d'une ville comme Perpignan. Or pour ça
il fallait construire une deuxième piste et revoir les infrastructures. Des débats eurent lieux, ils opposèrent d'une part les partisans de faire les
modifications coûteuses demandées, d'autre part de créer un nouvel aérodrome sur un terrain plus grand à St Hippolyte
et d'utiliser La Llabanère comme aérodrome de classe D (faisant office de 2e piste). Mais ce projet ne fut pas conduit à cause de la distance
trop grande du terrain envisagé avec Perpignan.
La deuxième piste fut donc construite à côté de celle existante déjà, elle est d'ailleurs finie en 1949. Le hic, c'est que les travaux de la
déviation de la nationale n'étaient pas terminés, eux, et donc pendant encore trois ans, le trafic routier était arrêté par une barrière à niveau à
chaque décollage ou atterrissage !
Le terminal de l'aéroport de Perpignan
Le 24 janvier 1951, un arrêté autorise la circulation aérienne aux avions de plus de 4 tonnes, sauf ceux à réaction. C'est la même année que
l'aérodrome fut pris en charge par la CCI, comme c'est désormais le cas partout en France. Cette période voit la mort des petites compagnies, peu
à peu absorbées par Air France ou disparaissant. Il faut dire que les progrès techniques imposaient de moins en moins aux avions à faire escale, les
voyageurs pouvant faire Paris-Alger sans passer par Perpignan. Le 4 mai 1956 commencent les travaux sur la grande piste qui sera rallongée
successivement en 1963, 1974 et 1991 pour permettre aux gros porteurs actuels de faire escale à Perpignan.
En 1963 l'aérogare fut détruit pour être remplacé par un aérogare plus moderne et surtout plus vaste. L'inauguration eu lieu le 18 avril 1964
(pour la 1ere tranche des travaux) et le 22 juillet 1965 (pour la 2e tranche). Enfin le 25 février 1964 fut la date de la
consécration : Perpignan-Rivesaltes fut classé aéroport international, 5e plus grand de France.
Par la suite, la démographie descendante de Perpignan et la prise d'importance d'autres villes ont rendu notre aéroport plus petit, mais
également plus "à taille humaine". Les années 2000 ont vu arriver les compagnies low-cost qui se partagent des destinations européennes permettant
aux habitants du bassin Béziers-Carcassonne-Gérone de partir à un coût raisonnable vers ces pays. A noter qu'en parallèle, ces 3 villes de moyennes
importances ont vu arriver sur leurs propres aéroports ces mêmes compagnies aériennes low-costs, multipliant les destinations.
La dernière rénovation de l'aérogare date de 2016, elle s'était un peu fait attendre mais les voyageurs peuvent désormais profiter d'un équipement
de grande qualité à Perpignan, en particulier les nombreux touristes venant l'été sur la côte.