Negabous est un site géographique qui est de nos jours essentiellement envahi de terrains en friche et de voies de communication (autoroute, Nationale et voie ferré). Ce n'est pas un site touristique, résidentiel ou commercial, c'est juste un lieu-dit un peu urbanisé, par endroit seulement, bruyant et peu intéressant en soi.
L'intérêt de Negabous se trouve dans son histoire.
Le site protohistorique
Negabous est un site protohistorique qui a eu une certaine importance car il y a été retrouvé une nécropole protohistorique. Des exclavations ont été réalisées dans le cadre des fouilles préventives lors de la construction de la voie rapide reliant la route de Narbonne à la clinique St Pierre, voie dite "de contournement". Pendant quelques mois des archéologues ont travaillé sur le site et ont trouvé 300 tombes datant d'entre les IXe et VIe siècle avant JC. Chaque tombe contenait une urne avec les cendres du défunt ainsi qu'un ou plusieurs vases à offrandes. Les vases contiennent souvent des petits objets en bronze ou en fer, vestiges de cette lointaine époque.
Les vignes médiévales
Negabous a aussi été un lieu propice à la culture agricole, et plus particulièrement à la viticulture, au cours d'une période correspondant à la fin de la période médiévale, soit la fin du XIIIe siècle ou le début du XIVe.
Ces fouilles ont été réalisées par l'INRAP en 2008, peu avant la construction de la voir rapide Perpignan / Narbonne. C'était des fouilles préventives. Une parcelle de terrain a été décapée et a révélée 350 petites fosses organisées par rangées de 62. Chaque fosse mesurait 20cm par 60 et contenant un pied de vigne, dont les racines ont hélas disparues de nos jours, bien que ce soit normal. Ces trous ont été faits apr des outils typiques de l'époque, des bêches métaliques de 20cm de large. Pour être précis les espacements entre deux fosses étaient de 1m65 et entre deux rangées de 1m60, chaque fosse ayant des angles arrondis.
ce qui fait l'originalité de ce terrain est qu'il n'y reçu qu'une seule campagne de plantation, ce qui est inhabituel. La plupart du temps les vignes étaient rapidement arrachées pour être remplantées (Marcottage), mais pas ici. A Negabous, la vigne n'a été cultivée qu'une seule fois, ce qui permet de ne pas être encombré par différentes couches archéologiques venant s'entremeler, facilitant ainsi la lecture du terrain. Les fosses ont reçu, en même temps qu'un pied de vigne, un peu de compost. Or ce compost était fait à partir de déchêts, y compris des dêchets domestiques solides. Ce sont eux que l'on a retrouvé au fond des fosses, permettant la datation de la fosse. Il s'agit de morceaux de poterie dont le mode de cuisson, en atmosphère réductrice, fait sont apparition vers les Xe et XIe siècle, mais qui sont associés à des morceaux de tuiles courbes et un fond de céramique à glaçure monochrome plombifère de couleur jaune/vert, qui sont des productions plus tardives. Ce sont ces éléments qui permettent la datation entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle.
Par ailleurs les documents écrits au milieu du XVe siècle indique que Negabous est cultivé par des vignes et des champs divers, apportant la confirmation de la présence d'une vigne par ici. Qui plus est, le nombre de pieds de vigne à l'hectare retrouvé à Negabous correspond à la norme de l'époque, suite à des constatations faites ailleurs.