Description
Photos
Situation et accès
Patrimoine
Histoire
Llivia est une curiosité, c'est une ville espagnole enclavée dans le territoire français, en l'occurence la Cerdagne. Elle se trouve séparée de
son pays par une petite dizaine de kilomètres, cette situation a été provoquée par l'histoire des deux pays et plus particulièrement l'épisode du
traité des Pyrénées, qui marqua la frontière.
De nos jours Llivia est une magnifique ville de montagne. Ce qui marque le plus en arrivant sur place est le style général : Totalement espagnol,
on aurait pu s'attendre à ce qu'une enclave ait un style plus français qu'espagnol, mais non, ici, on est vraiment en Espagne, des maisons individuelles
aux commerces, des artisans aux routes, etc. Ensuite, on est frappé par la beauté de la ville. Elle semble très récente, tout y est neuf, propre, net.
Les jardins sont très bien arrangés, il n'y a pas de déchets traînant par-ci par-là. L'urbanisme est un modèle du genre, il est axé sur une avenue
principale, très large, longeant une vieille-ville héritée du Moyen-âge. La route principale permet de rejoindre tous les quartiers, aux extrémités
il s'agit de zones pavillonaires d'un côté et artisanal de l'autre, et au centre de cette route, il y a les commerces. De grands parkings permettent
de s'arrêter facilement.
La vieille-ville est sur un monticule, les rues, étroites, s'étirent lentement vers le sommet et la tour de So et l'église, les deux pièces
majeures du patrimoine. Là aussi les rues sont vraiment parfaites, très propres, très bien arrangés. Il se dégage de cette ville une sensation
un peu irréelle, un certain calme, un bien être difficilement explicable.
A noter que le territoire de Llivia possède deux hameaux : Gorguja au Sud et Cereja au Nord. Il y a même un hameau de hameau,
avec "Gorguja petit" !
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Llivia
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Situation et accès
Llivia est un village espagnol enclavé dans le territoire français, c'est une curiosité locale. Pour s'y rendre il faut connaître car même si c'est très simple, il n'y a (probablement volontairement) pas de panneaux indicateurs, il y a sûrement une volonté de limiter les entrées des français en territoire espagnol.
Enfin, si vous oulez y aller, il faut monter en Cerdagne par la RN116, passer Mont-Louis puis Saillagouse. La route de Llivia par vers le Nord, peu avant Bourg-Madame.
Coordonnées GPS : 1.9797639160 N, 42.4628536300 E.
Patrimoine, curiosités à voir sur place
Le patrimoine de Llivia est assez méconnu, comme la ville elle-même d'ailleurs. Pourtant il est d'une grande importance. Citons tout d'abord
la tour Bernard de So, une fortification du XVIe siècle ayant remplacé un château plus ancien détruit entre-temps.
Cette tour a eu plusieurs rôles : Prison royale, à partir de 1834. Ce fut la mairie, de 1835 à 1950 puis en 1965 elle a été transformée en musée
de la pharmacie, un musée plutôt intéressant d'ailleurs, contrairement à ce que le sujet pourrait laisser croire. On y voit de jolis pièces
d'ameublement anciens, entre autre. C'est une des plus anciennes pharmacie d'Europe.
Autre principal élément du patrimoine de Llivia, son église. L'église Notre-Dame-des-Anges voit sa construction commencer à
la fin du XVIe siècle. Extérieurement on peut remarquer deux tours qui lui donnent l'apparence d'une place-forte, un aspect peu ordinaire
il faut bien le dire. Elle a deux entrées, une sur la face Sud, petite, et la porte principale datant de la Renaissance, ornée de magnifiques
fers forgés. A l'intérieur l'église se compose d'une nef à cinq chapelles sur chacun des deux côtés. Le côté Est est soutenu par des contreforts
gothiques dont les clés sont décorés d'une part de Notre-Dame-des-Anges, d'autre part du bouclier de Descatllar et enfin de celui de la Catalogne.
L'élément artistique le plus important est le retable du maître-autel de style baroque. Il date du XVIIIe siècle et fut installé en
remplacement de celui qui a brûlé pendant la guerre civile espagnole, un travail des frères Sunyer
qui datait de 1703. Les fonds baptismaux sont romans, ils datent des XIIe et XIIIe siècle. Il y a aussi un Christ en croix
des XIIIe et XIVe siècle. Le couloir de la nef centrale ainsi que les marches extérieures sont faites de pierres funéraires
des familles locales, elles datent de la période durant laquelle le cimetière était autour de l'église.
Entre l'église et la tour de So il y a une magnifique croix en pierre, c'est la croix Toret. Elle date du XVIe
siècle. Elle était placée initialement dans les possessions de la famille Toret, l'une des plus anciennes familles de Llivia (hélas aujourd'hui
disparu de la ville, mais pas de la Cerdagne).
Sinon, le territoire de Llivia possède aussi la chapelle St Jaume de Rigolisa, un ancien lieu de pélerinage.
Gorguja
Gorguja
Gorguja est vraiment un tout petit hameau, il est composé de quelques maisons et d'un restaurant, tout simplement. Les maisons sont alignées le long de la route qui mène à Llivia dont il dépend. Ce qui est un peu surprenant, c'est que ce hameau possède lui-même un hameau... nommé "Petit Gorguja" ! Nous sommes là dans des terres agricoles comme le sont la plupart des terrains autour de Llivia. Le paysage est donc façonné par l'homme, avec des terres arables séparées par des haies, et en fond les montagnes pyrénéennes se détachent sur l'horizon.
En savoir plus sur le hameau de Gorguja.
Histoire
Préhistoire
La préhistoire en Cerdagne est caractérisée essentiellement par le néolithique. Durant le néolithique
moyen (-5500 à -4000), les techniques d'agriculture se précisent. Le haut plateau est utilisé comme terre cultivable, et des traces de cette activité se
trouvent un peu partout.
Antiquité
Vers l'âge du fer, les Ibères occupaient le pourtour méditerranéen. Les romains, désireux d'étendre leurs pouvoirs, occupèrent militairement le
Roussillon en -121 et remontèrent jusqu'en Cerdagne, qu'ils annexèrent aussi. Pour administrer correctement leurs nouveaux territoires ils érigèrent
Llivia en tant que capitale de la Cerdagne, capitale rattachée à la région "Provincia Tarraconensis".
La ville portait le nom de "Julia Libica".
Moyen-âge
Envahit par les Sarrasins, puis reconquis par les carolingiens, Llivia dépendra du comté de Cerdagne. Un recensement de 1359 montre que le village avait
une grande importance puisqu'on y trouvait 21 feux (foyers). Il était dénommé Livia e la parroquia (Llivia et la paroisse)
En 1344 Llivia possédait son château dont les revenus appartenaient à Guillem de So. Ce personnage est un membre de la famille des vicomtes d'Evol qui
possédait le Capcir et Estavar au XIVe siècle. Vu qu'il avait combattu Pierre IV d'Aragon, il fut spolié et
ses revenus furent donnés à Pons des Cattlar, qui achètera la propriété de Llivia à Bernat de So pour 13000 sous barcelonais.
C'est ainsi que Llivia passa d'une possession de la vicomté d'Evol à la famille Descallar. En 1463 les français envahissent le Roussillon et monte en
Cerdagne. Mais à Llivia ils se font chasser par la population en 1473. L'année suivante le roi de France Louis XI attaque à nouveau et récupèrent Llivia.
A la fin de la guerre franco-Espagnole, en 1493, Llivia sera à nouveau rendu à la famille Descallar.
Le 12 novembre 1660, à Llivia, eu lieu le choix des 33 villages appartenant à la France, chacun de ses villages dessinant la frontière (Traité des Pyrénées).
Considérée comme une ville, Llivia en fut exclue et c'est la raison pour laquelle elle est toujours espagnole de nos jours, enclavée dans la France. Cette
enclave était desservie par deux routes, une au Nord vers la France et une autre au Sud vers l'Espagne. Cette dernière était considérée comme espagnole,
mais les conflits inévitables qui y avaient lieu étaient jugés par un tribunal spécialement conçu pour traiter de pareils cas.