Il s'agit d'une province romaine située entre l'Italie et l'Espagne, baptisée ainsi en 27 av. JC. sous Auguste, qui fut la première région conquise en Gaule par les Romains. Ce vaste territoire correspondait à plusieurs régions actuelles : la Provence, le Languedoc, le Roussillon, la vallée du Rhône et les Alpes.
Les Romains s'emparèrent du pays et fondèrent en 120 av. J.-C., la provincia romana. Le consul Domitius Ahenobarbus, chargé de coloniser la province, aménagea une voie romaine, la Via Domitia, qui reliait l'Italie à l'Espagne. Des colonies de citoyens romains s'y installèrent.
Sous Jules César, elle reçut le droit latin (droits civils). Sous Auguste, la Narbonnaise fut réorganisée, et les limites de la province et, à l'intérieur, celles des cités qui la composaient furent redéfinies (cadastre d'Orange). Elle devint une province sénatoriale. Elle abrita des cités dotées du statut de colonies comme Orange, Nîmes et Béziers, dont la fondation remonterait au régime du triumvirat. Au Ier siècle, elle connut une formidable expansion dans de nombreux domaines : l'agriculture, l'artisanat, dont la céramique sigillée, l'architecture monumentale des villes et le commerce. Le IIe siècle confirma les résultats acquis. Sa capitale, Narbonne (colonie fondée en 118 av. J.-C.), en fut le symbole. La ville était un grand port, dont des bas-reliefs permettent d'imaginer l'activité portuaire.
Plate-forme commerciale dans l'Empire romain, elle était entourée de remparts offerts par l'empereur. Elle caractérisa, en outre, à travers son architecture (dont il reste peu de vestiges) et sa population le haut degré de romanisation acquis par la Narbonnaise.