Situation et accès
Le four à griller de Baillestavy se trouve le long de la route qui monte dans la vallée de la Llentilla, entre Baillestavy et Valmanya. Le site est facile à trouver, il est sur la gauche en montant, et se trouve sur un petit plateau, à quelques mètres de hauteur par rapport à la route. On peut facilement se garer sur place.
Coordonnées GPS : 2.5393060000 N, 42.5516060000 E.
De quoi s'agit-il ?
Les fours à grilles de Rebolledes sont un ensemble de deux fours et un bâtiment annexe sur le site de Rebolledes, près des mines alentours. Les deux fours sont quasiment identiques, il s'agit de tours de 6m de haut pour approximativement 3 de large. Elles sont percées de larges ouvertures à leurs bases et se rétrecissent en montant, comme les cheminées des centrales nucléaires, de nos jours. Elles sont en outre creusées de quelques ouvertures plus petites, entre chaque arche, ouverture qui servaient à manipuler le contenu tout en étant à l'ébri de la chaleur. C'est tour ont été construites en pierres locales montées avec du mortier. Les ouvertures sont bordées de briques, ça assurait la solidité des arches.
Si on observe leurs environnements on constate qu'elles sont à quelques mètres d'un haut mur qui les surplombe. C'est volontaire, car à cet endroit il y avait une zone de déchargement du minerai qui était chargés dans des wagonnets poussés sur des rails sur une petite passerelle dont le bout arrivait au niveau des fours. Ainsi on pouvait facilement faire basculer le minerai à l'intérieur des fours par le haut.
Voici le reprise d'un texte explicatif tel qu'il est écrit sur un panneau, sur place.
Ces fours de grillage constituaient un aménagement fondamental de l'exploitation minière qui s'est développée au tout début du XXe siècle, sur les colline de Rebolledes, de l'autre côté de la vallée de la Llentilla. Ils ont été érigés vers 1910 par la Compagnie des mines de fer et de manganèse de Masseguin (Lozère), substituée en 1911 par la compagnie des mines, fonderies et forges d'Alès (Gard). Recevant le minerai à l'aide d'un transporteur aérien long de quelques 250 mètres, ces fours pouvaient grilles une vingtaine de tonnes de minerai carbonaté par jour. Une fois grillé, le minerai était acheminé par charrettes jusqu'à la gare de Vinça, d'où il était expédié vers les hautes-fourneaux du Gard.
Le grillage était une opération préparatoire par laquelle on soumet le minerai de fer à l'action de la chaleur sans arriver à l'état de fusion. Matière principale du gisement de Rebolledes, le minerai carbonaté est la plupart du temps grillé avant d'être traité en haut-fourneau dans le double but de faciliter la réduction en suroxydant le fer et de débarrasser le minerai du souffre qu'il contient en grande proportion et qui nuit considérablement à la qualité du métal.
Mesurant 6 mètres de hauteur, les fours sont bâtis en granit avec un revêtement intérieur en briques réfractaires, entre lesquelles se trouve du sable pour éviter la dillatation. Ils se trouvent adossés à une plate-forme facilitant le chargement des fours, qui se faisait par le haut (le gueulard), au moyen d'une passerelle aujourd'hui disparue. Les trois ouvertures voûtées disposées à la base des fours servaient à procéder au défournement lorsque le minerai était grillé. Les petits orifices carrés permettaient la ventilation nécessaire à la combustion.
Le grillage se fait ici avec du charbon de bois. On charge d'abord d'une couche de matières facilement inflammables (bois sec et menus branchages), on y met le feu et on les recouvre de charbon. Lorsque celui-ci est devenu incandescent, on charge du minerai puis on remplit la cuve par couches successives de charbon et de minerai jusqu'au gueulard. Le charbon descend progressivement avec le minerai grillé et brûle sous l'action du courant d'air qui penètre dans le four par les orifices de ventilation. La marche de l'opération est continue : à des intervalles réguliers, qui peuvent varier de 6 à 12h, on retire par le bas le minerai grillé provoquant ainsi l'affaissement des matières dans la cuve. On comble ensuite le vide dans la partie supérieure avec des couches alternatives de minerai et de combustible, de manière à la tenir toujours pleine.