Situation et accès
L'église de la Rodona se trouve dans le centre ancien de la ville d'Ille-sur-Têt. Le nom de Rodona est curieux, car il signifie "La Ronde". Les spécialistes pensent qu'il faut y voir la conséquence de l'abside polygonale, mais sans vraiment de conviction.
Coordonnées GPS : 2.6202800000 N, 42.6725000000 E.
De quoi s'agit-il ?
Parmi le grand nombre d'église d'Ille-sur-Tet, celle de la Rodona a une place particulière dû à son histoire. Cette église, paroissiale
au Moyen-Age, fut incorporée dans la dernière enceinte d'Ille, celle du XIIIe siècle,
prouvant son antériorité. Mais il suffit de la regarder pour constater qu'elle est d'origine romane (attesté en 1173)
Il s'agissait d'une église paroissiale. Les habitants d'Ille y venait régler les évènements de la vie courante religieuse, et ça jusqu'à
la construction de St Etienne del Pédreguet, la nouvelle église issue de la contre-réforme.
Mais même après avoir cette nouvelle église, les habitants continuèrent longtemps à utiliser la Rodona. La Rodona était consacrée à la Vierge.
A la révolution seul St Etienne fut nommée "église paroissiale", la Rodona fut donc fermée et son mobilier vendu, mais un curiosité
historique la démarqua des autres églises du Roussillon puisqu'elle fut considérée comme une propriété de la fabrique de St Etienne de
Pédreguet, qui la mis en vente en 1883. Plusieurs propriétaires se l'échangèrent et la vocation du bâtiment changea avec eux : tour à tour
étable, entrepôt, hôpital, l'édifice se dégrada peu à peu, ce qui explique son état actuel. Cette église est bien sûr désaffectée de nos jours.
Architecture
Architecturalement, elle est composée d'une nef rectangulaire couverte en berceau brisé, d'une abside polygonale ornée d'arceaux retombant
alternativement sur un cul de lampe et une demi colonne, ce qui en fait une originalité. Toutefois plus rien d'autre ne reste dans cette église,
qui possédait autrefois des statues, quelques chapelles latérales et une tribune vaste qui se trouvait de façon classique au dessus de l'entrée.
Si cette apparente nudité intérieure démontre que cet édifice est inintéressant, il faut se tourner vers l'extérieur, et constater que ce qui
fit sa grandeur a définitivement disparu. Le portail en marbre rose de Villefranche fut démonté puis remonté sur l'église St Pierre de Corbère
(au XIXe siècle). Elle possédait un cloître-cimetière, construit durant le XIIIe siècle, comme le célèbre
Campo-Santo de Perpignan. Il était adossé contre le mur méridional, mais il fut démonté en 1868. Les chapiteaux ont
été en grandes parties récupérés et sont conservés à l'hospice d'Ille, ils sont eux aussi en marbre rose de Villefranche.